Dossier DZ 11 : Conflit en Ukraine, guerre de tranchées 2.0 (Part 2.)

Le conflit en Ukraine est incontestablement le plus couvert de l’Histoire. Non seulement les médias de toute la planète y envoient des reporters (on dénombrait jusqu’à 3000 journalistes au début de l’invasion), mais surtout les combattants eux-mêmes médiatisent la guerre, en filmant leurs combats à l’aide de GoPro et autres smartphones, avant de les publier sur les réseaux sociaux. Dans ce dossier nous tentons de décoder ce nouveau type de conflit avec les illustrations d'une de nos équipes qui s'est rendu au plus près du front.

Une guerre de l’information

Depuis le début du conflit, les réseaux tels qu’Instagram et Telegram se sont remplis d’images de guerre de plus en plus “trash”. Entre deux vidéos de chats, on peut tomber sur ces fameuses vidéos de largages de munitions depuis un drone, publiées sur un fond de musique techno… Et puis il y a ces “vues à la première personne”, filmées depuis une GoPro fixée sur un combattant ukrainien qui tue des Russes depuis sa tranchée.

Peu importe son âge ou sa localisation, tout le monde peut suivre cette guerre 2.0 depuis son smartphone. Ce florilège d’images de guerre en libre accès sur internet est du pain béni pour les médias et notamment les chaînes d’infos en continu qui les relayent, parfois en s’affranchissant du contexte. Car cette guerre est aussi informationnelle. Avant même le début de l’invasion russe en février 2022, les deux camps alimentaient déjà leurs propagandes respectives dans le but de conquérir l’opinion publique et le soutien militaro-diplomatique des autres nations.

Une guerre de civils

Comme toutes les guerres, ce qui se passe en Ukraine n’a rien de glamour ni d’un jeu vidéo. Même si observer une guerre à travers le prisme des réseaux sociaux et des chaînes d’informations en continu peut parfois le laisser croire. Au-delà des milliers de morts et des innombrables destructions, la guerre fait fuir les gens loin de chez eux.

Selon les chiffres de l'ONU et de l'UNICEF, plus de 9,8 millions de personnes, dont 2,5 millions d'enfants, ont été déplacées vers les pays voisins tels que la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie et la Roumanie. Les hommes âgés de 18 à 60 ans ont quant à eux l’interdiction de quitter le territoire afin d’être en mesure de le défendre au besoin. Dès les premiers jours de l’invasion, 25 000 armes et 10 millions de munitions ont été distribuées aux civils dans la capitale. Un an plus tard, ils sont des milliers à avoir rejoint des brigades de volontaires à travers le pays, et n’ont pas attendu qu’on les appelle pour se battre en première ligne. Ils sont boulangers, chauffeurs de bus ou encore médecins, et n’ont pour la plupart d’entre eux jamais touché une arme à feu.

Pour en savoir plus

Lors de notre reportage en Ukraine, nous avons la chance d'accompagner Patrick Chauvel, un photographe de guerre qui a couvert la plupart des grands conflits depuis la guerre du Vietnam. Retrouvez une interview exclusive en podcast sur notre chaîne YouTube.

Vous pouvez retrouver l'intégralité de notre dossier dans le N°11 de Défense Zone.

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