Dossier DZ N°7 : Le soldat du futur (part 1)

Le combattant du futur a toujours alimenté les fantasmes relayés par les films et romans de science-fiction. Armes laser, armure impénétrable ou capable de rendre son porteur invisible. Pourtant la réalité rattrape parfois la fiction et ce que l’on croyait impossible il y a encore 15 ans entre ou entrera bientôt dans le domaine du probable voire du certain. Quelles seront les innovations de demain, quelle sera la place de l’homme sur le champ de bataille ? Défense Zone vous propose un bond dans le futur… peut-être pas si lointain.

La technologie au service de l'armement

Si les munitions d’artillerie ont pu, dès le milieu du XXe siècle, être guidées par laser ou infrarouge, le début du XXIe siècle a vu l’émergence de technologies toujours plus pointues. Obus intelligents, armes laser ou même micro-ondes, l'imagination des laboratoires de recherche paraît aujourd’hui sans limite

Des munitions supersoniques

Les munitions anti-char récentes ne se contentent plus d’être de simples projectiles venant heurter le véhicule et exploser à son contact. la Defense advanced research projects agency (DARPA), l’équivalent américain de la DGA française a lancé le projet MAHEM. Il consiste à développer des armes dotées de munitions explosives MHD qui repose sur la technologie magnéto-hydrodynamique. Si l’objectif est toujours de percer le blindage par du métal en fusion, la méthode de propulsion varie. Elle s’appuie sur la même technologie que celle utilisée pour les missiles et aéronefs hypersoniques, ce qui produit des munitions plus précises et bien plus puissantes que l’armement individuel conventionnel

La technologie laser

Les Etats-Unis ont par exemple élaboré un canon laser installé sur un camion lourd et pouvant d’un seul tir abattre un missile ou un aéronef. En délivrant un laser de 300 kilowatts, l’arme de General Atomics Electromagnetic Systems (GA-EMS) et Boeing est aujourd’hui trois fois plus puissante que les autres armes existantes de ce type. Si les essais de ce canon devraient débuter cette année, la Navy américaine a récemment testé avec succès cette même technologie contre un drone lors d’un exercice de neutralisation, avec le LLD (Layered Laser Defense) de Lockheed Martin.

La technologie des micro-ondes

Dès la fin des années 1990, des ingénieurs ont tenté de reproduire cette technologie sur un prototype d’arme. Si ce fût dans un premier temps un échec, le projet s’est finalement matérialisé par l’Active Denial System. Construit par Raytheon, l’ADS, utilisé comme arme anti-émeute, envoie une impulsion de deux secondes qui provoque “une sensation de chaleur très inconfortable, presque intolérable, à la surface de votre peau”, décrit un officier américain qui l’a testé. Présentée comme non léthale, cette arme fait toutefois débat et interroge sur l’éthique dans ce domaine controversé de l’armement.

La bataille de la protection

Au fil des siècles, les armures et gilets ont profondément évolué, souvent en parallèle de l’amélioration des projectiles, mais aussi de la découverte de nouveaux matériaux et des avancées technologiques. Les défis de demain consisteront à produire des protections encore plus légères, ergonomiques et capables d’arrêter la plupart des munitions tout en absorbant le choc de l’impact.

Les armées tissent leurs toiles

Depuis plus d’un demi-siècle, de nombreux laboratoires, en liaison avec les armées, étudient les incroyables capacités de résistance des toiles tissées par les araignées. Leur soie est dix fois plus résistante que l’acier et trois fois plus que le Kevlar, de quoi susciter l’attention des chercheurs, ce qui fût déjà le cas pendant la guerre du Vietnam, mais se solda par un échec. Il fallut attendre le milieu des années 90 pour que les avancées technologiques permettent d’isoler les gènes qui codent les protéines produisant la soie. L’université du Wyoming et l’US Army Soldier and Biological Chemical Command, à Natick, tentèrent d’en fabriquer des quantités suffisantes en obligeant des bactéries à produire les protéines. Mais les résultats furent insuffisants, tant au niveau de la quantité que de la qualité. Un projet de soie d’araignée nommé Biosteel serait depuis plusieurs années en test.

Gilet par-balles du futur

Stopper les munitions est une chose, éviter les traumatismes internes en est une autre. Depuis plusieurs années, l’Institut de recherche biomédicale des armées, en partenariat avec la société RxR Protect, travaille sur la protection de ces “effets arrières”. L’Air Shock Absorber est constitué d’un système de bulles d’air capables d’absorber et de répartir le choc au moment de l’impact et pouvant être intégré aux gilets pare-balles tout en apportant un gain de poids. Le système devrait entrer dans une phase de développement industriel d’ici quelques mois.

Vous pouvez retrouver l'intégralité du dossier consacré au soldat du futur dans le numéro 7 de Défense Zone

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