COMLE, Légion étrangère, Aubagne

Rencontre avec le géneral commandant la Légion étrangère

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Bienvenue dans Defense Zone, le Podcast qui traite des questions de défense et de sécurité à travers des entretiens avec des militaires, des membres des forces de l'ordre, des personnalités politiques, ou encore des entrepreneurs.

L'objectif de cette émission audio disponible sur toutes les plateformes en ligne de Podcast est d'ouvrir au grand public les portes d'un univers d'ordinaire plutôt secret, dans le but de donner à réfléchir à des questions qui nous concernent tous, qu'elles soient politiques, géopolitiques, économiques ou plus largement sociétales.

Dans ce podcast nous vous emmenons à Aubagne, dans la maison mère de la Légion étrangère pour rencontrer le tout nouveau commandant de cette institution mythique de l’armée de Terre : le général Cyril Youchtchenko

 

 

 

Présentation

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis le Général Cyrille Youchtchenko, général de brigade. Je commande la Légion étrangère depuis le 1er août 2023. J'entame ma 35e année de service. Je suis diplômé de l'École de guerre et du Collège de Défense de l'OTAN. J'ai un master 2 en défense et sécurité. Durant ma carrière, j'ai occupé divers postes : en stage en corps de troupes à la Légion étrangère et en ressources humaines en état-major. J'ai passé un tiers de ma carrière soit comme élève, soit comme stagiaire, soit comme instructeur en école.

COMLE, Légion étrangère

 

Souvenirs et particularités des OPEX

J’ai été en Centrafrique en 2007-2008 et en Afghanistan en 2009-2010, les deux fois en tant que chef des opérations. Il y a eu de multiples enseignements. Si je devais retenir trois choses, au-delà des combats et de l'organisation du travail du chef des opérations, ce serait :

_ L'acceptation de la mort. Je trouve que dans les écoles, on ne prépare pas assez les chefs à envisager la perte de vies humaines au cours d'une opération. Il y a donc un travail important à faire sur l'acceptation de ce risque et savoir quand dire stop.

_ La gestion des médecins : où placer le médecin dans l'ensemble de la manœuvre pour qu'il soit le plus à même d'apporter les secours aux blessés ? Si je n'ai pas de médecin, quelle est la place des auxiliaires sanitaires et des infirmiers lors d'un héliportage, mais aussi comment envisager l'extraction à pied d'une section en difficulté ?

_ La gestion des journalistes, qui veulent toujours être au plus près des combats. En tant que chefs, nous devons assurer à la fois leur sécurité et leur permettre de voir ce qu'ils désirent, ce qui demande une bonne coordination entre la base arrière et le front.

Afghanistan, Légion étrangère, OMLT

 

Le choix de devenir officier dans la Légion étrangère

À l'origine, c'était un rêve, qui s'est concrétisé progressivement : d'abord en accédant, après quelques années de préparation, au concours de Saint-Cyr, puis en choisissant l'infanterie, et enfin en ayant l'opportunité de servir à la Légion étrangère. C'était un rêve qui s'est réalisé, puis une découverte, et enfin un amour indéfectible pour ces hommes qui ont tout abandonné pour rejoindre un pays qui n'était pas le leur, mais qu'ils veulent servir, parfois jusqu'au sacrifice. Même après une trentaine d'années à la Légion, on la découvre tous les jours, car chaque légionnaire a sa propre histoire. C'est une éternelle redécouverte, et il faut s'attacher à toutes les belles histoires et ne jamais être déçu par celui qui flanche.

 

 

La Légion étrangère

Une institution confidentielle mais accueillante

Je pense que les légionnaires sont assez jaloux de leur intimité et de leur histoire interne. Ils ne souhaitent pas trop faire étalage de leurs états d'âme ou de leur vie quotidienne. Ils sont très fiers, par exemple, le jour de Camerone, d'ouvrir les portes de la Légion, ou de défiler sur les Champs-Élysées à Paris. Pour le reste, ils préfèrent garder leur intimité. Cependant, chaque fois que j'ai accueilli des personnes extérieures ou des journalistes au sein d'une unité ou en opération, une fois la confiance établie après une période d'observation, les légionnaires se confient aisément. Mais c'est toujours une question de confiance : si elle n'est pas établie, le légionnaire se refermera. Si les gens sont naturels, compétents et sans ambiguïté, tout se passe très bien. J'en veux pour preuve l'accueil d'un journaliste pendant cinq semaines en Afghanistan : il lui a fallu quelques jours pour être accepté, puis il est devenu un des nôtres.

RCA, Légion étrangère, Edouard ELias

 

Que représente pour vous la Légion ?

La Légion, c'est 9 000 hommes qui, à un moment donné, ont décidé de rejoindre un système au service de la France. Ce sont avant tout des volontaires qui ont accepté de jurer fidélité à la Légion étrangère, et donc à la France, en respectant un certain nombre de règles. Ils ont accepté une discipline stricte en échange d'une certaine humanité. Ils ont accepté de s'élever par l'effort, de parler français, et finalement, de former une troupe de combattants aguerris, rustiques, solides, qui avance inexorablement et, je pense, est capable d'accomplir de grandes choses, pour peu que les chefs leur montrent le chemin.

Légion étrangère, légionnaire, Haïti

Il y a 9 000 raisons pour lesquelles un homme s'engage à la Légion étrangère. Le point commun de toutes ces histoires, c'est une fêlure, quelle qu'elle soit : politique, judiciaire, familiale, parentale... Il y a une fêlure à un moment donné dans leur vie. Pour se donner une seconde chance, ils se portent volontaires pour venir à la Légion. Parfois, certains guérissent cette fêlure après 5, 8, 25 ans, ou jamais.

 

Le légionnaire peut-il devenir français après cinq ans de service ?

C’est exact, un légionnaire, après cinq ans de services, peut prétendre à la nationalité française, à condition d'avoir obtenu le Certificat de Bonne Conduite, que nous appelons le CBC. Ce CBC lui permet de déposer un dossier de naturalisation et de devenir français. Il y a une exception à cette règle : depuis 1999, la loi dite "par le sang versé" stipule que tout légionnaire, ayant exprimé le souhait au préalable, s'il est blessé ou meurt au combat, devient automatiquement français. Depuis cette modification de la loi, beaucoup de dossiers ont été déposés. Je n'ai pas le chiffre exact, mais c'est un processus régulier.

Légionnaire, Légion étrangère, nationalité française

Personnellement, j'estime qu'à partir du moment où quelqu'un rejoint les valeurs de la République, adhère à un système et s'élève par l'effort, il mérite d'être français. Donc, sans aucun état d'âme, je signe son certificat de bonne conduite, et il peut déposer son dossier de naturalisation. Pour le reste, ce n'est pas à moi de juger. En tout cas, les légionnaires qui sont naturalisés, ils l'ont bien mérité.

 

Y a-t-il eu des évolutions dans la Légion ?

Bien sûr, la Légion, créée le 9 mars 1831 par une ordonnance de Louis-Philippe, a évolué depuis. Elle s'est adaptée, car elle n'est pas maître de son recrutement. Elle récupère des volontaires de chaque pays et s'adapte forcément aux capacités linguistiques de ces volontaires, qui étaient hispanophones, latins, allemands, anglophones, francophones, slaves à un moment donné, et qui aujourd'hui basculent un peu vers un recrutement en Asie et en Amérique du Sud. Les ressorts de ces groupes linguistiques ne sont pas les mêmes que ceux des Occidentaux. Donc, la Légion s'adapte constamment à son recrutement. Ceci dit, elle a un certain nombre de fondamentaux écrits dans la loi et dans le statut à titre étranger, et ces règles-là évoluent à la marge. Elles restent des guides pour ces volontaires qui, pendant les cinq premières années de leur vie militaire, ont peu d'espace de liberté, jusqu'à ce qu'ils soient intégrés et deviennent cadres de la nation. C'est-à-dire qu'au bout de leur premier contrat, ou au cours de celui-ci pour les meilleurs, ils peuvent devenir sous-officiers. À ce moment-là, les règles s'assouplissent : ils peuvent se marier, avoir une voiture, vivre à l'extérieur du quartier. Sinon, pour le reste, les légionnaires qui s'engagent pendant leur premier contrat vivent au quartier, ne se marient pas et n'ont pas de voiture. Les sous-officiers portent le képi noir, et c'est lors de la remise des galons qu'ils abandonnent le képi blanc, chèrement gagné et porté pendant quelques années, pour le képi noir.

 

Comment expliquer cette réussite française, unique ?

Alors, j'ai une interprétation un peu personnelle de cette affaire. Pour moi, c'est le style de commandement à la française, ce que l'on apprend dans différentes écoles de formation d'officiers et de sous-officiers, qui fait que ça fonctionne. C'est un juste milieu entre l'exigence et la bienveillance, même si le terme est un peu galvaudé aujourd'hui. On va dire exigences et humanité, ce qui fait qu'on peut demander l'impossible à un homme à partir du moment où on respecte sa nature humaine. Bon, ça, c'est un peu ma conviction intime, puisque beaucoup ont essayé de copier la Légion étrangère, et peu y sont arrivés. Donc, je pense que c'est intimement lié au style de commandement français.

Légion étrangère, 14 juillet, Paris 

Quelle est la proportion de Français dans la Légion ?

À la Légion, la loi prévoit l'engagement d'étrangers sous commandement français. Donc, la très grande majorité des officiers sont français. Pour les légionnaires, nous n'engageons que des étrangers. Si d'aventure un Français se présente aux portes d'un centre de recrutement, on dira qu'il sert à titre étranger, puisque je n'ai pas le droit d'engager des Français au sein de la Légion étrangère. Un Français peut venir à la Légion, mais dans ce cas-là, on lui donnera une identité déclarée autre que celle de la France. Après, le cursus est le même pour lui, tant qu'il sert à titre étranger. Voilà pourquoi la notion de titre étranger est importante pour nous, puisque nous avons une troupe composée d'étrangers. Attirer des francophones est un objectif du recrutement, car avec 147 nationalités différentes, le ciment de la cohésion, c'est la langue. À la Légion, il n'y a qu'une seule langue : le français. Donc, la pédagogie de l'enseignement du français, c'est la répétition, c'est bannir les langues étrangères. Il faut une certaine proportion de francophones pour que chaque francophone devienne un petit professeur de français pour chacun de ses camarades étrangers. Normalement, c'est le rôle des officiers de veiller à ce que seul le français soit parlé au sein des rangs de la Légion.

Légion étrangère, formation

Durant leur formation, dans les fermes, ils apprennent entre 400 et 500 mots, ce qui permet de comprendre et d'exécuter un ordre simple, d'exprimer une pensée claire et de pouvoir se débrouiller dans la rue. C'est une méthode propre à la Légion, basée sur la répétition, la démonstration, surtout visuelle. Ça marche bien, on a un langage légionnaire propre à la Légion. Quand on quitte la Légion pour travailler en état-major et qu'on est officier français, il y a une petite période d'adaptation pour comprendre les expressions. Mais quand on voit un Coréen du Sud dire "Davaï", c'est que ça marche.

 

 

Recrutement et carrière à la Légion

Le départ de la France de certaines zones de conflit impacte-t-il le recrutement ?

Pour répondre clairement à votre question, à court terme, non, ce n'est pas un problème. Cependant, il est possible qu'à moyen terme, cela entraîne un moindre recrutement, mais personnellement, j'en doute. La fidélisation à la Légion étrangère a toujours été un souci. Les premiers écrits que j'ai vus datent de 1980, où le général qui commandait la Légion à l'époque avait émis une fiche pour donner un certain nombre de clés pour garder et attirer les légionnaires. Donc, c'est un souci constant. La Légion s'est toujours entraînée durement, a toujours recherché le terrain, les activités, les exercices, les défis sportifs. Si demain on est moins en Afrique ou ailleurs et qu'on est un peu plus en métropole, on ira toujours dans les camps, on s'entraînera. Je ne pense pas que cela nous pénalise. Personne ne peut prévoir l'avenir, et ma génération, qui est entrée dans l'armée en 1989, ne pouvait pas prévoir la chute du Mur de Berlin. Depuis la guerre du Golfe, nous n'avons pas arrêté de faire des opérations. Malheureusement, les soubresauts du monde feront qu'il y aura d'autres opérations, peut-être pas en Afrique, mais ailleurs. Il faut donc être prêt à mener la guerre de demain, et on s'entraîne pour cela.

 

Pourquoi la Légion attire-t-elle autant les jeunes officiers ?

Le recrutement des officiers à la Légion étrangère fluctue en fonction des projections, de l'aura des chefs, des instructeurs, de la publicité qu'on en fait ou non. Parfois on a les majors, parfois non, mais l'essentiel, c'est que l'officier qui arrive à la Légion étrangère va être formé tout au long de sa carrière. Normalement, on arrive à faire des capitaines de très bon niveau. Quels conseils puis-je lui donner ? Un lieutenant, je sais, pour avoir commandé l'École d'application de l'infanterie, qu'ils sont très bien formés en technique et en tactique. S'il arrive à la Légion, il sera apprécié pour cette connaissance technique et tactique et d'entrée de jeu, on estime qu'il est compétent, voire très compétent. Ses sous-officiers lui feront confiance parce qu'il a le savoir. S'il est bon physiquement, s'il est naturel et donc techniquement très compétent, il n'aura aucun problème à s'imposer. Et s'il est humain, ça sera un excellent chef de section.

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Quelles sont les qualités humaines nécessaires pour être un bon chef dans la Légion étrangère ?

En fait, pas uniquement dans la Légion étrangère, mais je pense qu'en règle générale, dans toutes les unités, il est essentiel que le chef soit compétent physiquement, et naturel. Ensuite, il doit connaître tous ses hommes intimement afin de les valoriser, leur faire confiance, les tirer vers le haut, et surtout, il doit se soucier constamment de leur formation, les faire progresser et leur décrire un parcours de carrière. Ainsi, ils savent toujours où ils en sont. Il ne faut pas oublier que parfois, quand quelque chose n'est pas bien fait, il faut le dire. Donc, la sanction fait aussi partie de l'instruction. Quand c'est bien, on le dit, mais quand c'est mal, on le dit aussi. Il faut avoir le courage de le dire. Le courage, en temps de paix, c'est de savoir dire en face à face à un homme qu'il n'est pas bon, ou aussi, mais aussi de lui dire qu'il a bien fait les choses.

 

Quelle est la vision des étrangers sur la Légion ?

Lorsque j'ai rencontré le général McChrystal en Afghanistan, il pensait que nous faisions tous deux mètres de haut et que nous avions des muscles saillants. Il était étonné de voir que les officiers étaient de tailles normales. Donc, moi, j’ai répondu que les muscles n'étaient pas forcément dans les bras, mais c'était surtout le cerveau qui faisait avancer les choses. Donc, on a une aura qui vient des légendes et des films, sur la sélection, la formation à Castelnaudary, et le centre d'entraînement en forêt équatoriale en Guyane, qui sont un peu des passages obligés. Donc, on a une aura, on est considéré comme à part, et en fait, extrêmement respecté. Il y a aussi une image du légionnaire qui est un repris de justice, qu’il fait un peu peur, c'est un peu la mythologie ou la légende qui perdure à travers les années, malgré tous les reportages que l'on voit. Cette semi-légende perdure, et il suffit d'un seul fait divers pour réalimenter cette légende ou ce mythe. Et je pense que, inconsciemment, la Légion laisse dire, c'est un bon vecteur aussi de communication. Peut-être ça renforce le mystère, et c'est aussi effectivement un outil de communication, même si cette légende, finalement, est une légende.

 

La fin de contrat du légionnaire

La grande majorité des légionnaires, une fois leur premier contrat terminé, retournent chez eux, retrouver leur famille ou en fonder une autre. Nous avons des dispositifs de reconversion similaires à ceux de l'armée de Terre, légèrement adaptés, pour aider nos légionnaires. Ils peuvent postuler pour un emploi dès lors qu'ils ont un titre de séjour. Pour ceux qui ne s'adaptent pas, soit nous les engageons, ce qui est tout à fait possible, soit nous avons un dispositif de solidarité pour les accueillir dans différentes maisons, en fonction de leurs revenus, de leur santé ou de leur état psychologique. Ces maisons, dirigées par des officiers ou des anciens officiels de la Légion, accueillent les légionnaires sans condition de ressources, à condition qu'ils aient servi la Légion et possèdent un certificat de bonne conduite. Nous avons aussi une sorte de maison de retraite pour les légionnaires, où ils peuvent séjourner selon leurs moyens. C'est un dispositif interne d'entraide et de solidarité pour ceux qui, malgré tous les dispositifs en place, n'arrivent pas à retrouver un travail.

 

 

Le rôle du Père Légion

Quelles sont vos missions ?

La première mission que j'ai, c'est de recruter des étrangers pour que mes effectifs soient au complet et que je participe à l'effort de recrutement demandé par l'armée de Terre pour 2024 et 2025. C'est le premier défi : le défi du recrutement. Le deuxième défi, c'est d'adapter la Légion étrangère aux différentes formations que l'armée de terre entreprend, et d'être force de proposition pour ne jamais être en retard sur ces évolutions. Le troisième défi, c'est le respect du statut à titre étranger, c'est-à-dire faire vivre la Légion avec ses règles propres. Et enfin, le quatrième défi, c'est le rayonnement, pour mieux faire connaître la Légion, mais aussi parce que nous sommes une part de la France, une exception. Il faut donc parler de ce qui marche bien et de ce qui se fait bien en France avec la Légion.

 

Pouvez-vous parler de votre expérience à Djibouti avec la 13e DBLE ?

Oui, bien sûr, parce que c'était une expérience humaine, professionnelle et familiale extrêmement intense. Lorsque j'ai été désigné pour commander ce régiment, je m'étais imaginé que ça durerait deux ans. Et au cours de l'année, l'état-major a demandé que je ramène le régiment en métropole avant son redéploiement à Abu Dhabi. Dès lors, mon souci a été de maintenir la cohésion à tout prix de l'unité et d'effectuer ce rapatriement en bon ordre. J'ai eu la grande chance que tout le monde a adhéré aux différents projets que je leur ai proposés, et que le régiment soit resté soudé jusqu'à son retour en métropole, en vivant des grands moments, que ce soit la fête de Camerone, des grands projets d'infrastructures, ou des challenges sportifs, voire même des alertes, puisqu'à l'époque, il était question qu'on aille évacuer des gens au Yémen, puisque le Yémen était en crise. Donc, en fait, jusqu'à monter dans l'avion pour rentrer en métropole, le régiment est resté opérationnel et soudé derrière son chef. Et donc, c'est pour ça que ça reste une expérience humaine et professionnelle extraordinaire. Et comme j'avais la chance d'être en famille à ce moment-là, avec tous mes enfants, on a vécu ça tous ensemble, et ça reste dans notre aventure familiale un grand moment. Aujourd'hui, en fait, finalement, tous ces efforts sont récompensés. Aujourd'hui, la 13e demi-brigade de Légion étrangère, c'est 1300 hommes installés dans un magnifique quartier tout neuf sur le plateau du Larzac. Et finalement, je me dis que ce rapatriement en bon ordre et dans la discipline a peut-être prévalu à ce que soit la 13e qui soit choisie pour être déployée là-bas. Donc, c'est une très grande joie.

13e DBLE, Djibouti, Légion étrangère

 

Le lien avec la société civile

La Légion a toujours entretenu des relations très étroites avec ses amis proches, les mairies, les commerçants, et bénéficie de beaucoup d'amis et de bienfaiteurs. Ces derniers, tout en faisant du commerce, rendent également de nombreux services. Il est donc un souci constant pour nous d'entretenir et de tisser d'excellentes relations dans le tissu local avec les autorités politiques, les élus locaux, les commerçants, et même les journalistes.

 

Comment préparez-vous votre premier Camerone en tant que commandant de la Légion étrangère ?

Effectivement, Camerone, qui commémore le combat du 30 avril 1863 au Mexique, est devenu la fête de la Légion. Ici à Aubagne, devant le monument aux morts le long de la voie sacrée, c'est un événement empreint de beaucoup d'émotion. C'est le jour où chaque légionnaire renouvelle son serment de servir la France avec honneur et fidélité. C'est aussi le moment de se souvenir des 41 000 morts de la Légion, qui, en mourant pour un pays qui n'était pas le leur, deviennent immortels puisque leur mémoire est entretenue tout au long de l'année par les légionnaires. Cette année, je ne vais pas vous révéler le thème de l'année car il est encore en discussion avec mes collaborateurs. Nous choisirons un thème qui préparera toute la montée en puissance vers les festivités de Camerone. Ce jour-là, nous mettrons à l'honneur un ou plusieurs légionnaires qui ont été très méritants à un moment donné de leur vie. Ils seront mis à l'honneur en portant la main du capitaine d'Anjou, qui symbolise le serment de servir avec honneur et fidélité en remontant la Voie Sacrée. Ce sera une cérémonie grandiose, qui sera toujours sacrée, car à la Légion, on aime bien à la fois la grandeur et le sacré. Nous rendrons donc hommage à un grand moment de la vie de la Légion dans l'histoire.

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