L'édito du supplément pro #6 : Le business de la guerre en Ukraine

L'édito du supplément pro #6 : Le business de la guerre en Ukraine

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L'éditorial du supplément #6 d'août 2023

Le 24 février 2022, la Russie envahissait l’Ukraine. Comme à chaque guerre, le court des actions des différents géants de l’armement s’est envolé, chutant tout aussi rapidement à chaque rumeur de réchauffement des négociations. Deux des trois plus fortes hausses annuelles du SBF 120 (un indice boursier du CAC 40) ont ainsi été signées par Dassault Aviation et Thales. Tous deux ont vu leur cours bondir respectivement de 66,5% et de 59,4%.

Plusieurs facteurs expliquent cet engouement. Du matériel de guerre afflue depuis tout l’occident en provenance des stocks nationaux. Un acte généreux peut-être mais pas désintéressé. Ces dons permettent de se séparer à bon compte de matériels vieillissants, permettant d’investir d’une part, dans sa propre armée, mais surtout, de renforcer son industrie de défense. C’est là l’un des principaux électrochocs de la guerre en Ukraine. Face à l’aggravation de la compétition internationale, de nombreuses nations souhaitent renforcer leur autonomie stratégique et leur pouvoir de dissuasion.

Cela s’est traduit par une ré-articulation de l’industrie au niveau mondiale. Plusieurs pays, les États-Unis bien sûr, mais aussi Israël ou certaines nations d’Europe de l’Est comme la Slovaquie, tirent leur épingle du jeu. L’Union Européenne aussi voit son industrie renforcée à mesure que “l’économie de guerre” voulue par Emmanuel Macron gagne les conseils d’administration. Néanmoins, les 27 continuent de souffrir de leurs dissensions internes et de ce que certains n’hésitent pas à qualifier de “vassalisation” à l’égard de Washington.

Une fois écartée les considérations morales, importantes mais toutefois secondaire dans le contexte économique mondial, on ne peut nier que la guerre en Ukraine représente un véritable business qui mérite d’être analysé.

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