La France annonce une commande massive de drones kamikazes
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Dans le cadre d'une visite hautement symbolique au cœur de l'industrie de Défense française, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, s'est rendu chez Delair, fleuron technologique basé à Labège, près de Toulouse.
Au milieu des drones et des ailes qui peuplent les étagères de cet atelier d'avenir, une annonce retentissante a été faite : la commande par la Direction générale de l'armement (DGA) de 2 000 munitions téléopérées, aussi désignées sous le terme évocateur de drones kamikazes. Ces engins, destinés tant aux forces françaises qu'à l'armée ukrainienne, promettent de redéfinir les règles du combat moderne.
Ces drones sont décrits par le ministre Lecornu comme des "game changers" pour l'Ukraine, offrant un avantage stratégique non négligeable dans les opérations militaires en cours. Une première tranche de 100 unités, issues des lignes de production de Delair, prendra la direction de l'Ukraine dès cet été, répondant avec urgence à un besoin crucial identifié dès juin 2023.
Delair, de son côté, n'en est pas à son coup d'essai. Après avoir séduit les forces ukrainiennes avec ses drones de renseignement capables de brouillage, l'entreprise s'apprête à livrer 150 nouveaux appareils, consolidant ainsi un partenariat stratégique et technologique avec l'Ukraine, soutenu financièrement par la France.
Impulsion à l'innovation et à la production
Dans le sillage de l'adoption massive des drones sur le théâtre ukrainien, la France, par l'intermédiaire de la DGA et de l'Agence de l'innovation de défense, a lancé dès mars 2022 deux appels d'offres visant à stimuler les projets de munitions téléopérées. Les projets Colibri et Larinae illustrent cette quête d'excellence, visant respectivement la neutralisation de cibles à distance et l'opération à long rayon d'action, et marquant l'engagement de consortiums industriels de pointe dans cette aventure.
La visite de Sébastien Lecornu chez Delair ne se résume pas à une simple annonce de commande. Elle symbolise la reconnaissance d'un secteur clé dans l'économie de guerre moderne et l'engagement de la France dans le soutien de ses alliés par le biais de technologies avancées. C'est aussi la mise en lumière d'une entreprise qui, en l'espace de treize ans, est passée de start-up à acteur incontournable de la Défense, illustrant parfaitement la capacité d'innovation et d'adaptation de l'industrie française.
En somme, cette annonce résonne comme une affirmation de la place de la France sur l'échiquier de la Défense globale, où technologie, innovation et partenariats stratégiques s'entremêlent pour dessiner les contours d'une nouvelle ère de la guerre technologique.
Photo : Thomas Michard / ECPAD