Le service militaire adapté : un service d'intérêt national

Le Service Militaire Adapté (SMA) est un dispositif associant une formation militaire et une formation professionnelle de plusieurs mois pour aider les jeunes ultramarins en difficulté à s'insérer dans la vie active. Le SMA permet de leur offrir une formation adaptée à leurs besoins et à leurs aspirations, en prenant en compte les spécificités de leur environnement et de leur culture tout en leur inculquant de valeurs comme le respect, la cohésion et le dépassement de soi.

L’histoire du SMA

Le service militaire adapté a vu le jour pour la première fois en 1961. Le général Jean Némo, alors commandant supérieur du groupe Antilles-Guyane met au point un nouveau service adapté à la jeunesse ultramarine. À l’époque, le taux de chômage est très important pour les jeunes habitants dans les DOM-TOM. Beaucoup sont déscolarisés et ne bénéficient pas de dispositif de formation et d’insertion professionnelle. Le général Némo propose donc à Michel Debré, le Premier ministre de l’époque, de créer un service adapté pour permettre aux jeunes de bénéficier d’une formation, mais aussi de s’intégrer plus facilement dans la société. Outre les cours techniques, le général proposera un encadrement militaire pour permettre aux jeunes garçons et filles de se retrouver autour d’une même identité nationale et de mêmes valeurs.

La mission du SMA

Le service militaire adapté est un dispositif militaire d’insertion socioprofessionnel principalement destiné aux jeunes garçons et filles âgés de 16 à 25 ans et résident dans les territoires ultramarins. Actuellement il existe 6 RSMA en outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Mayotte, La Réunion, Nouvelle-Calédonie) et un centre à Périgueux (chargé de préparer les futurs encadrants avant leur affectation en RSMA, et quelques jeunes Ultramarins pour une formation nécessitant une mobilité en métropole). Chaque centre propose entre 20 et 30 formations professionnelles, certaines d’un niveau équivalent au CAP, sur une période allant de 6 à 12 mois.  Les élèves les plus méritants bénéficient de la formation au permis B. Chacun des RSMA propose des formations adaptées au territoire ce qui permet également de répondre à des besoins spécifiques de certaines régions, en proposant des formations en lien avec les secteurs économiques locaux.

Outre la formation professionnelle spécifique, le SMA s’est fixé comme priorité absolue de sortir les jeunes de l’illettrisme (en 2019, 44% des jeunes ayant intégré le SMA étaient en situation d’illettrisme de niveau 1 ou 2).

Le SMA et les Armées

Initiative militaire, le service militaire adapté, à une relation très forte avec le ministère des Armées. Les RSMA sont des unités militaires commandées par un chef de corps et dont les effectifs sont composés de militaires du rang, sous-officiers et officiers d’active. Cet encadrement permet de structurer les jeunes volontaires et repose sur des règles de vie et de discipline spécifiques aux armées.

Le SMA est également un moyen pour les forces armées de développer leur présence et leur ancrage dans les départements et territoires d'outre-mer. En effet, les centres de formation du SMA sont implantés dans des zones reculées et souvent isolées des départements et territoires d'outre-mer, ce qui permet aux forces armées d'assurer une présence sur le territoire et de renforcer les liens avec les populations locales.

Outre l'aspect social et professionnel, le SMA est également un atout pour la Défense nationale. En effet, en formant des jeunes des départements et territoires d'outre-mer, le SMA contribue à renforcer la cohésion nationale et à favoriser l'insertion de ces jeunes dans la société française. De plus, les jeunes formés par le SMA peuvent être amenés à intégrer les forces armées en tant que réservistes opérationnels. Certains d’entre eux choisissent même la voie des armées à l’issue de leur passage au RSMA.

Quelques chiffres

• Depuis 60 ans près de 150 000 jeunes ont été formés
• 6 000 jeunes sont accueillis chaque année dans un RSMA
• 1 stagiaire sur 3 n’a aucun diplôme à son incorporation au SMA
• 3 jeunes sur 4 sont directement insérés à l’issue de leur formation

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