Les plus grandes marines du monde
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Les plus grands pays du monde, économiquement et militairement ont tous des espaces ouverts sur les mers et les océans, voire des territoires ultramarins. Pour protéger ses frontières, garantir sa souveraineté territoriale et assurer la sécurité des voies maritimes, les nations ont besoin d’une marine forte, équipée et entraînée. Cette semaine Défense Zone fait un point des cinq plus importantes marines du monde qui sillonnent le globe.
Pourquoi se doter d’une marine militaire ?
La marine de guerre d'un pays est l'une de ses forces de défense les plus importantes et les plus puissantes. Elle assure la sécurité des eaux territoriales et des intérêts économiques maritimes, ainsi que la défense des frontières maritimes contre les menaces extérieures.
Les pays ont besoin d'avoir une marine de guerre de multiples raisons. Tout d'abord, les mers et les océans sont des zones de commerce vitales pour les pays, et les voies maritimes sont utilisées pour le transport de marchandises, de pétrole, de gaz et d'autres ressources essentielles au bon fonctionnement économique d’un pays. Une marine de guerre est nécessaire pour protéger ces voies maritimes et assurer la sécurité des navires et des cargaisons qui y transitent.
En outre, les pays ont des intérêts économiques et territoriaux dans les zones maritimes, y compris les zones économiques exclusives, les zones de pêche et les ressources minérales en haute mer. Une marine de guerre est essentielle pour protéger ces intérêts et faire respecter les lois et réglementations maritimes.
Une marine de guerre peut également être nécessaire pour la sécurité nationale d'un pays. Les frontières maritimes d'un pays nécessitent d’êtres protégées contre les menaces étrangères, telles que les attaques terroristes, les actes de piraterie, les infiltrations de trafiquants de drogue et bien évidemment en cas de conflit militaire majeur comme c’est le cas depuis un an maintenant en mer du Nord et en mer Noir avec la flotte russe face aux flottes de l’Alliance atlantique et de l’Ukraine.
Enfin, les pays ont souvent des alliances militaires avec d'autres nations, et une marine de guerre est un élément essentiel de ces alliances pour aider à protéger les intérêts communs et répondre aux menaces extérieures. La participation de plusieurs nations à des déploiements dans les espaces maritimes est souvent perçue comme une démonstration de forces par les observateurs. C’est le moyen pour un pays de montrer sa puissance et sa capacité à se rendre rapidement sur n’importe quel point du globe pour une intervention militaire.
Les plus grandes marines du monde
S’il est difficile de faire un point exact des forces navales des grands pays militaires, les deux nations les plus puissantes sont incontestablement la Chine et les États-Unis. On retrouve derrière la marine russe, japonaise, indienne et britannique. La France quant à elle occupe le 7e rang mondial. Si le compare le pourcentage de l’ensemble des forces maritimes sur le globe, la Chine représente à elle seule 27% des navires de guerre devant la Russie avec 22% et la Corée du Nord avec 19 %. Mais cette dernière ne peut être réellement comparée avec les autres pays, car malgré son effectif de 46 000 marins pour une flotte de 700 navires, elle est avant tout une marine destinée à surveiller son espace maritime et à mener des actions défense, car pas ou peu capable de s’éloigner de ses côtes du fait de l’autonomie de ses bâtiments.
La marine de l’Armée populaire de libération
Pour la première fois de l’histoire, l’empire du Milieu est passé en tête des puissances maritimes. Depuis quelques années Pékin a développé un programme extrêmement ambitieux de développement et de production de sa flotte de guerre. Pour exemple, en 2022 la Chine a mis à l’eau l’équivalent de tous les bâtiments de la Marine nationale française.
Aujourd’hui la Chine aligne près de 400 navires de guerre auquel il faut ajouter les 255 bâtiments de surveillance côtière et ceux de la milice navale ce qui arrive à un chiffre de près de 700 navires armés. En 2022 l’armée populaire de libération (APL) a fait la une des journaux avec la présentation de son troisième porte-avions, le premier entièrement construit en Chine qui pourrait disposer de catapulte électromagnétique (seul le tout nouveau porte-avions américain USS Gérald R. Ford possède ce type de technologie). La marine de l’APL disposerait approximativement de 65 sous sous-marins dont 5 à propulsion nucléaire lanceur d’engins (SNLE) 8 d’attaque (SNA) et une cinquantaine de sous-marins à propulsion traditionnelle.
La marine américaine
La marine américaine ou US Navy a longtemps été la flotte la plus puissante du monde. Mais si elle est aujourd’hui dépassée par la flotte chinoise, elle reste néanmoins celle qui dispose très certainement des équipements les plus modernes. Sa puissance et surtout sa capacité à déployer plusieurs groupes aéronavals (GAN) simultanément en font un atout essentiel à la présence américaine dans le monde. Aujourd’hui l’US Navy aligne près de 484 bâtiments de guerre dont 11 porte-avions avec catapultes (CATOBAR) et 9 pour des avions à décollage et atterrissage vertical STOVL). Côtés sous-marins, les USA alignent 14 SNLE et 50 SNA. Le 11e porte-avions a été lancé il y a quelques mois,, il s’agit du plus grand PA au monde, d’une longueur de 332 mètres, son équipage avoisine les 4 600 marins. Il est capable d’accueillir jusqu’à 75 aéronefs qui seront désormais lancés par une catapulte magnétique.
La marine russe
La marine russe succède à la flotte rouge à la suite de la dissolution de l’Union soviétique. Moscou dispose aujourd’hui d’environ 605 navires de guerre, mais un certain nombre aurait des capacités d’engagement limité en raison d’un état assez faible et d’un manque d’équipage opérationnel ce qui semble limiter l’engagement de ses bâtiments en cas de conflit. L’effectif de la marine russe est de l’ordre de 150 000 militaires réparti entre la flotte du Nord, du Pacifique, de la mer Noire, de la Baltique et de la mer Caspienne. Actuellement Moscou ne possède qu’un seul porte-avions de type STOBAR (sans catapulte, mais avec brin d’arrêt). Côtés sous-marins, la marine russe aligne 13 SNLE, 13 sous-marins lanceurs de missiles de croisière (SSGN) et 15 SNA.
La marine indienne
La marine indienne ou India Navy est la septième marine du monde en tonnage, mais la 4e en termes d’effectif avec plus de 68 000 marins en service. Sa position géographique dans l’océan indien en fait un point stratégique pour de nombreuses flottes internationales. Les tensions avec la chine et son influence croissante dans la région Asie-Pacifique ont poussé l’Inde à se trouver de nouveaux partenaires. Elle forme désormais une alliance stratégique avec les États-Unis, le Japon et l’Australie appelée Quad. Depuis 10 ans la marine indienne a beaucoup évolué notamment grâce au développement de son industrie navale.
Elle a reçu en 2022 son deuxième porte-avions (type STOBAR) et le premier entièrement réalisé sur le territoire. Un troisième bâtiment de type CATOBAR est à l’étude pour entrer en service dans la prochaine décennie. La flotte de surface qui regroupe plus de 150 navires est complétée par 16 sous-marins, dont 1 SNLE et 1 SNA.
La marine japonaise
Officiellement créée le 1er juillet 1954 suite à la dissolution de la marine impériale japonaise à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la force d’autodéfense maritime japonaise (JMSDF, Japan Maritime Self-Defense Force) est une des plus puissantes du monde avec 50 800 marins et près de 160 navires et 346 aéronefs. Cet archipel proche de la Chine de la Russie et du Japon est au premier plan des tensions qui opposent les acteurs de la région. L’empire du soleil levant ne possède pas de porte-avions, le rayon d’action de ses avions de chasse pouvant couvrir l’ensemble des eaux territoriales japonaises. En revanche Tokyo possède 2 porte-hélicoptères et 18 sous-marins, mais aucun à propulsion nucléaire.
La marine britannique
Impossible de parler des marines militaires sans citer celle de l’Empire britannique. Entre le XVIIIe et le début du XXe siècle, il était le plus grand empire du monde et contrôlait une grande partie des mers et océans. De facto, sa force maritime était considérée comme la plus puissante. Elle commence à décliner à l’issue de la Deuxième Guerre mondiale quand les États-Unis deviennent la première puissance navale.
Actuellement la marine royale aligne 75 bâtiments servis par 30 500 marins. Le Royaume-Unis possède deux porte-avions de type STOVL, quatre SNLE et sept SNA.
La marine italienne
La marine italienne ou Marina Militaire Italiana est aussi une marine qui compte aujourd’hui. Sa tradition maritime a toujours tenu une place particulière dans ses forces armées. Ils sont actuellement 38 500 marins en service auquel il faut ajouter les 3 500 fusiliers marins de la brigade San Marco (voir notre article). L’Italie aligne 88 navires de surface et 8 sous-marins. Parmi les navires de surface, on compte deux porte-aéronefs ne permettant que le décollage et atterrissage vertical.
La marine brésilienne
La marine brésilienne (Marinha do Brasil en portugais) a également investi dans la modernisation de sa flotte, avec des projets de construction navale en cours pour augmenter sa capacité de défense. Elle dispose actuellement d'une flotte de plus de 100 navires et de plus de 60 000 membres en service actif. Après le retrait du service actif de son porte-avions São Paulo (Ex Foch acheté à la France et coulé au large des côtes brésiliennes le 3 février 2023), le Brésil est aujourd’hui équipé d’un porte-hélicoptères amphibie acheté en 2018 à l’Angleterre. En septembre dernier le Brésil a mis en service le premier de ses quatre sous-marins Scorpène du programme ProSub. ProSub comprendra aussi un sous-marin à propulsion nucléaire. Ce premier submersible, baptisé Riachuelo a été entièrement construit au Brésil après un transfert de technologie de l’industriel français Naval Group.
La Marine turque
La marine turque est aujourd’hui est des premières flottes européennes. Elle aligne plus d’une centaine de navires de guerre, dont deux landing-dock d’un porte-aéronefs qui s’apprêtent à entrer en service. Problème pour ce dernier, l’achat de chasseurs F35B qui souhaitait Ankara a été refusé par les États-Unis. La Turquie, reconnue pour son savoir-faire en matière de drone pourrait donc être la première marine au monde a déployé un porte-aéronefs sans pilote grâce à son nouveau programme de drone de combat Kızılelma. Ce navire, le TCG Andalou devrait être suivi par deux autres TCG dont le rôle sera principalement l’acheminement d’hommes et de chars de combat.
La marine nationale française
Le recoupement de nombreux chiffres classe la marine française au septième rang mondial des marines de combat. Avec la plus grande zone économique exclusive (ZEE) du monde (devant les USA), la marine revêt une importance stratégique majeure pour assurer la sécurité de son espace maritime, la libre circulation autour de celle-ci et le transit entre ses points. Aujourd’hui la "Royale" compte près de 120 navires de plus de 100 tonnes, dont 50 de plus de 1 000 tonnes). Elle est composée de 82 bâtiments de combat parmi lesquels des frégates de premier rang (FDA / FREEM), des frégates de second rang (FLF). Et des frégates de surveillance. Elle possède aussi des chasseurs de mines, des bâtiments de ravitaillement et des patrouilleurs. La France aligne 3 porte-hélicoptères amphibies dont chacun d’eux assure à tour de rôle la mission Jeanne d’Arc et d’un porte-avions. Ce dernier pourrait être accompagné d’un nouveau bâtiment pour le moment appelé porte-avions nouvelle génération (PANG) qui serait plus grand que son aîné et équipé des nouvelles catapultes électromagnétiques.
La force sous-marine est composée de 4 SNLE, de 4 SNA de classe Rubis et d’un SNA de classe Suffren mis en service en juin 2022.
Les atouts stratégiques des marines militaires
Si chaque bâtiment à sa place dans la constitution d'une grande marine militaire, les sous-marins et porte-avions tiennent une place particulière et sont des marquant significatifs d'une force navale de premier plan.
Les sous-marins
Tout d'abord, les sous-marins sont un moyen efficace de dissuasion contre les menaces maritimes et les agressions étrangères. Ils ont la faculté de patrouiller discrètement dans les zones maritimes et détecter les activités hostiles, comme les navires de guerre étrangers, les navires de renseignement, ou les sous-marins ennemis. Cela permet aux forces navales du pays d'être informées et de réagir rapidement.
Ces missions de renseignement et de surveillance peuvent se faire au plus près des côtes ennemies afin de collecter des informations sur ses activités et mouvement maritime par des systèmes d'écoutes, d'observations et de radars. Les sous-marins peuvent également être utilisés pour déployer des forces spéciales ou des équipements militaires de manière discrète et efficace à seulement quelques kilomètres du littoral.
Enfin, certains sous-marins peuvent tirer des missiles de croisière contre des bâtiments ennemis ou des cibles à terre et les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) sont des éléments clés de la dissuasion nucléaire car dotés de missiles balistiques. Avec cette force de frappe son autonomie et sa dissuasion, un pays doté de SNLE peut potentiellement atteindre une cible sur n'importe quel point du globe.
Les porte-avions
Véritable symbole de puissance naval, le porte-avions est un atout stratégique pour le pays qui en possède. Il permet de projet une importante puissance militaire sur n'importe quel point du globe, notamment grâce à ses avions de chasse et de surveillance. Cette "base aérienne" flottante permet de maintenir une présence militaire dans des zones sensibles ou à proximité de zones de conflit parfois difficile d'accès comme le désert par exemple.
En outre, un porte-avions permet à un pays de maintenir une présence militaire dans les zones maritimes stratégiques, en dissuadant les autres pays de chercher à contester sa suprématie dans ces territoires. Cela peut être particulièrement important dans les régions qui sont riches en ressources naturelles.
Le porte-avions est aussi un véritable outil de rayonnement et diplomatique qui permet de peser sur la scène internationale. Comme le disait l'ancien secrétaire d'État des États-Unis Henry Kissinger : « le porte-avions, c’est 100 000 tonnes de diplomatie ».
Peu de pays dans le monde possèdent des porte-avions. Actuellement seuls une dizaine en possèdent dans diverses catégories allant du porte-aéronefs (capable d'accueillir des hélicoptères et avions à décollage et atterrissage vertical au porte-avions de type CATOBAR (avec catapulte de lancement et brin d'arrêt pour l'appontage) qui ne sont seulement en service que dans trois pays : la France, la Chine et les États-Unis.
Pour en savoir plus
Dans notre rubrique reportage, vous pouvez retrouver nos articles sur les porte-avions, celui sur le groupe aéronaval et sur le PA Charles de Gaulle.
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