Les drones MALE

Les drones MALE

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Un drone MALE est un type d’aéronef sans pilote utilisé dans le domaine de la Défense et de la sécurité. Généralement plus grands que les drones tactiques, ils sont conçus pour voler à des altitudes moyennes pendant de longue périodes (moyenne altitude longue endurance = MALE), et pour réaliser des missions de surveillance, de reconnaissance et de renseignement. 

 

Présentation des drones MALE

Caractéristiques principales

Les drones MALE sont des systèmes aériens sans pilote. Ils sont conçus pour voler à des altitudes moyennes, généralement entre 5000 et 30 000 pieds (environ 1500 à 9000 mètres). Cette altitude leur permet d’obtenir une vue d’ensemble étendue et détaillée de la zone cible.

Ils se distinguent des autres drones par leur capacité à rester en vol pendant de longues périodes, souvent jusqu’à 24 heures ou plus. Cette endurance accrue est rendue possible grâce à leur conception aérodynamique, à l’efficacité de leur système de propulsion et à la capacité d’emporter des réservoirs de carburant plus importants. Leur durée de missions peut ainsi être prolongée.

 

Utilisation des drones MALE

Les drones MALE peuvent être équipés d’une variété de charges utiles en fonction des besoins de la mission. Cela inclut des capteurs de surveillance avancée, tels que des caméras haute résolution, des caméras infrarouges, des radars de surveillance, des systèmes de surveillance électronique et des équipements de communication. Ils sont aussi capables de transporter des charges utiles supplémentaires, comme des armements, pour des missions spécifiques.

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Leurs missions sont de recueillir des informations en temps réel sur des zones étendues, de surveiller des cibles spécifiques ou des frontières, d’effectuer des reconnaissances, de détecter des mouvements de troupes, de recueillir des données environnementales ou encore de fournir des images détaillées pour l’analyse de renseignements. Ainsi, ils sont souvent utilisés dans des domaines tels que la Défense, la sécurité intérieure et les opérations militaires pour appuyer des décisions stratégiques.

 

 

Les drones MALES américains

Le MQ-9 Reaper

Ce drone américain conçu par General Atomics mesure 11m de long pour 20m d’envergure. Il peut atteindre une vitesse maximale de 480km/h, peut monter jusqu’à 15 200m d’altitude et son rayon d’action s’élève à 1850m. Avec une masse à vide de 2220kg, son autonomie est de 24 heures. Le premier vol du Reaper a eu lieu en février 2001, pour une mise en service en 2007. Depuis, il équipe les armées américaine, française, australienne, belge, espagnole, italienne, marocaine, hollandaise, britannique et japonaise. Le Reaper est équipé d’une boule optronique, de caméras jour et infrarouge, d’un radar de détection de cibles mobiles (SAR/MTI), d’une trourelle électro-optique et bénéficie d’une liaison de données à vue directe (LOS) et par satellite (Satcom). Ce drone peut être armé de bombes à guidage laser GBU12 de 250kg, de missiles air-air AIM-92 Stinger et de missiles air-sol AGM-114 Hellfire.

L’équipage se compose d’un pilote à distance, d’un opérateur capteur, d’un coordinateur tactique et d’un opérateur image.

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Le Predator B

A partir du Reaper, plusieurs prototypes ont été proposés à l’armée américaine. En 2007, le Predator B002 peut voler jusqu’à 18 300m d’altitude mais avec une autonomie de 12 heures seulement. Le prototype suivant était un modèle plus grand, d’une envergure de 25,6m pour une masse de plus de trois tonnes, avec une autonomie accrue de 36 heures. Une version encore améliorée, d’une autonomie de 40 heures, a volé pour la première fois en février 2016. Ce modèle a été rebaptisé MQ-9B en 2020 et a été décliné en différentes versions : SkyGuardian, SeaGuardian et EuroGuardian.

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Les drones MALES européens

Le Harfang

Ce drone utilisé par l’armée de l’Air et de l’Espace avant son remplacement par le MQ-9 Reaper, est une conception de EADS (actuel ADS, Airbus Defence and Space) et de IAI (Israel Aerospace Industry). D’une longueur de 9,30m pour une envergure de 16,60m, le Harfang avant un rayon d’action de 1000km, pouvait voler jusqu’à 7620m d’altitude et avait une autonomie de 20 heures. Son premier vol a eu lieu en septembre 2008. Il a été mis en service en juin 2008 sur la base aérienne de Mont-de-Marsan, et a en a été retiré dix ans plus tard en janvier 2018. La France a compté quatre appareils, qui ont totalisé 15 440 heures de vol, dont des déploiements en Afghanistan, en Lybie, au Mali ou en France lors de grands évènements (visite du pape Benoït XVI à Lourdes, sommet du G8, Fête des Lumières à Lyon). Le Harfang était équipé de capteurs optroniques, d’un capteur radar de détection de cibles mobiles (SAR/MTI), d’un télémètre-désignateur laser et bénéficiait d’une liaison de données à vue directe (LOS) et par satellite (Satcom).

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L’Eurodrone

Ce projet de drone réunit plusieurs pays européens : la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie. En 2013, les trois entreprises Airbus Defence and Sapce, Dassault Aviation et Aermacchi s’allient pour proposer un nouveau drone. En 2015, les études et premières phases de développement débutent. En 2018, une première maquette est présentée, et en 2020, le contrat de réalisation est finalisé. Deux ans plus tard, l’Espagne rejoint le projet de ce drone européen dont la mise en service est prévue pour 2028. L’Eurodrone mesure 17m de long pour une envergure de 30m. Il pourra voler jusqu’à 13 700m d’altitude, à une vitesse de croisière de 500km/h, pendant 30 heures. Il sera équipé de capteurs optiques visibles et infrarouges, d’un radar air-sol, d’un système AIS de surveillance du trafic maritime, d’une PLS (localisation combattant isolé) et bénéficiera d’une liaison à vue directe et par satellite. Il pourra en outre être doté de missiles air-sol MHT Akeron et de bombes GBU-49. La France a commandé un total de six systèmes Eurodrone, soit 18 appareils et 12 stations de contrôle, qui viendront progressivement remplacer le Reaper.

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L’Aarok

Ce drone du constructeur Turgis et Gaillard est le premier drone MALE entièrement français. D’un poids de 5,5 tonnes, il mesure 14m de long et 22m d’envergure. Il peut être équipé d’un capteur optronique (caméra jour et nuit, désignation laser, suivi automatique de cible, géolocalisation) et d’un radar ; côté armement il peut emporter jusqu’à une tonne de bombes à guidage laser ou infrarouge , des missiles Hellfire. Son endurance varie de 24 à 30 heures selon sa charge utile. Présenté au salon du Bourget en 2023, il n’est pas encore mis en service ni même commandé par l’armée française, mais il pourrait réaliser des missions très variées de surveillance, de contrôle, de reconnaissance, de renseignement ou de soutien, que ce soit sur le territoire nationale ou en opération extérieure. Les premiers essais en vol auront lieu à l’automne 2023, pour une mise en œuvre opérationnelle en 2025.

 

 

Les drones MALES asiatiques

Le Wing Loong II

Le Wing Loong, aussi surnommé Pterodactyl, est construit par China Aviation Industry Corporation. Sa conception d’inspire du Reaper, et en 2015 une deuxième version voit le jour, le Wing Loong II. Celui-ci mesure 11m de long et 20,4m d’envergure, pour une masse de plus de quatre tonnes. Il peut voler jusqu’à un plafond de 9900m, à une vitesse maximale de 370km/h, pendant environ 32 heures. Il est équipé d’un radar à synthèse d’ouverture, d’un désignateur laser, d’une caméra infrarouge et peut emporter des missiles air-sol CASIC, NORINCO ou Blue Arrow 7, ainsi que des bombes guidées Luoyang FT et LS-6.

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Le Bayraktar TB2

Ce drone développé à partir de la version TB1 par le constructeur turque Baykar, a volé pour la première fois en 2014. Il mesure 6,5m de long pour une envergure de 12m. Il peut voler durant 27h jusqu’à 5490m d’altitude en opérationnel, bien que son record ait été établi à 8238m. Le Bayraktar TB2 était équipé d’un système électro-optique canadien, qui est remplacé depuis 2020 par l’Aselsan CATS, un système turque, suite au refus du Canada de continuer à fournir la Turquie après son implication dans la seconde guerre du Haut-Karabagh. En 2022, ce modèle de drone est utilisé par l’Ukraine contre l’armée russe, pour détruire des véhicules terrestres, des systèmes de missiles sol-air ou encore des systèmes de défense aérienne.

 

Le IAI Heron

Construit par la société IAI (Israel Aerospace Industries), ce drone d’une endurance de 52 heures peut voler jusqu’à 10 500m d’altitude. Il est équipé d’un appareil de navigation GPS interne, peut emporter différents capteurs, une caméra infrarouge, des systèmes de renseignement, un radar et un module de surveillance au sol aéroporté. Il est utilisé par de nombreux pays à travers le monde : Inde (une cinquantaine d’appareils), Brésil (une trentaine d’apapreils), Turquie (dix drones), Azerbaïdjan, Allemagne, Grèce, Canada, Singapour, Corée du Sud, Etats-Unis, Vietnam et Equateur. Une version améliorée, le Heron TP ou IAI Eitan, mis en service en 2006, peut voler jusqu’à 13 950m d’altitude pendant 36 heures ; il n’est employé actuellement que par les forces israëliennes.

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