Les frégates de la Marine nationale

Les frégates de la Marine nationale assurent plusieurs rôles. Elles sont chargées de protéger les bâtiments principaux, porte-avions, porte-hélicoptères, bâtiment ravitailleurs ou sous-marins nucléaires, lors des déploiements en mer. Ce sont aussi des navires de combat et de surveillance maritime. Certaines remplissent aussi des missions de surveillance dans les zones d’outre-mer.

Principales caractéristiques des frégates

D’un tonnage situé entre 2 et 7 000 tonnes, les frégates peuvent être assimilées à des corvettes ou patrouilleurs pour les plus petits navires et des destroyers pour les plus gros.

Aujourd’hui les frégates modernes peuvent naviguer en haute mer, quelles que soient les conditions météorologiques et sont en mesure d’opérer de manière totalement isolée au sein d’une force navale.

L’armement à bord, suivant la configuration et le type de frégate, permet de protéger ou d’attaquer des sous-marins, des aéronefs ou d’autres bâtiments.
Les frégates sont aussi en mesure d’appuyer des forces à terre ou de touchers des cibles dans la profondeur. 

Les frégates dans la marine française sont classées en deux grands rangs : les frégates de 1er rang (classe Horizon et Aquitaine) et les frégates de second rang (classe La Fayette et Germinal)

Les Frégate de premier rang

On retrouve deux types de frégates dans ces bâtiments considérés, en codification OTAN comme des destroyers : les frégates de défense aérienne et les frégates multimissions

Les frégates de défense aérienne (FDA)

Quand le groupe aéronaval est déployé, il doit assurer sa protection contre les attaques de surface (missiles et aéronefs) entre autres menaces. Les frégates de défense aérienne sont dédiées à cette mission. La puissance des radars sur le bâtiment lui permet de prendre un compte un vaste espace aérien, en mer, mais aussi sur les théâtres d’opérations.

Les missions des FDA

Les missions des frégates de défense aériennes comportent principalement deux volets : La protection du groupe aéronaval et notamment de son navire amiral, le porte-avions Charles de Gaulle. La protection d’un convoi ou d’une zone maritimes peu ou pas défendus.

De plus, les capacités de détection et de contrôle permettent aux FDA d’assurer le contrôle et la conduite des opérations aérienne depuis la mer et la direction de la lutte antiaérienne de sa zone. À ce titre, les FDA sont amenées à intervenir lors d’opérations extérieures ou de protection du territoire national.

Les caractéristiques des FDA

• Déplacement : 7 050 tonnes
• Longueur : 153 mètres
• Largeur : 20,3 mètres
• Vitesse : 30 nœuds
• 2 moteurs de propulsion diesel
• 2 turbines à gaz de propulsion
• 1 propulseur d’étrave
• Équipage : 174 marins (+ renfort maintenance hélicoptère et un groupe de fusiliers marins)

L’équipement des FDA

• 1 à 2 hélicoptères NH 90 Caïman NFH
• 3 embarcations rapides
• 6 radars dont un radar de veille tridimensionnel et un radar de conduite de tir tridimensionnel. 
• 1 brouilleur de radar / 1 brouilleur de communication
• 1 système de lutte anti-torpilles
• 1 sonar de coque

L’armement des FDA

• 8 missiles antinavires MM 40 Exocet Block 3
• 2 tubes lance-torpilles MU90
• 1 système Principal Anti-Air Missile System (PAAMS) avec 32 Aster 30 et 16 Aster 15
• 2 canons de 76mm
• 2 canons de 20 mm télé opérés
• 5 mitrailleuses de 12,7 mm

Liste des FDA en service

Les deux FDA sont basées à Toulon. On y trouve le Forbin (D620-2008) et le Chevalier Paul (D621-2009)

Les frégates multimissions (FREMM)

Les frégates multimissions sont considérées comme les premiers navires furtifs de la Marine nationale. Les programme se fait conjointement entre la marine française ,menée par Naval Group côté français, et italienne (avec le groupe Fincantieri côté italien.

On en trouve aussi aujourd’hui dans les marines marocaines (1) et égyptiennes (3).

Les FREMM sont des navires polyvalents. Ils peuvent assurer des missions de combat, d’escorte, de contrôle aéromaritime et se transformer en bâtiment de commandement d’une force nationale ou interalliée.

Les missions des FREMM

Les frégates multimissions assurent quatre grandes missions :

1. La lutte anti-sous-marine
2. La lutte antiaérienne
3. La protection de forces navales
4. Des frappes dans la profondeur

Les caractéristiques des FREEM

• Déplacement : 6 278 tonnes
• Longueur : 142,2 mètres
• Largeur : 19,8 mètres
• Vitesse : jusqu’à 27 nœuds
• 2 moteurs électriques de propulsion
• 1 turbine à gaz de propulsion
• 1 propulseur d’étrave
• Équipage : 108 marins (+ 16 pour l’hélicoptère et 15 pour le groupe de fusiliers marins)
• Autonomie : 45 jours / 6 000 milles

L’équipement des FREEM

• 1 Caïman Marine (NH 90 NFH) mais peut aussi accueillir des drones aériens
• 3 embarcations rapides
• 2 radars de navigation, 1 radar de veille multifonctions
• 1 sonar remorqué, 1 sonar de coque

Armement des FREMM

L’armement mer-sol est composé de 16 missiles de croisière navals (MdCN) SYLVER A 70 d’une portée de 1 000 km.

L’armement mer-mer est assuré par les nouveaux missiles MM40 Exocet block 3/3c capables d’atteindre des cibles à plus de 200 km et même des cibles à terre grâce à un système de GPS.

L’armement mer-air comporte 16 missiles Aster 15 pour les quatre bâtiments les plus anciens et 16 missiles Aster 30 pour les quatre derniers modèles.

Pour la défense rapprochée la frégate multimission est équipée d’un canon de 76 mm, de deux canons de 20 mm télé opérés et de deux mitrailleuses de 12,7 mm.

Liste des FREMM en service

La Marine nationale compte 8 FREMM :

l’Aquitaine (D650-2012), le Normandie (D651-2019), l’Auvergne (D654-2017) et la Bretagne (D655-2018) basées à Brest.

La Provence (D652-2015), Le Languedoc (D653-2016), l’Alsace (D656-2021) et la Lorraine (D657-2022) basées à Toulon.

Les Frégate de second rang

Deux catégories sont intégrées à ce type de frégates : les frégates légères furtives et les frégates de surveillance. Les frégates de ce rang sont principalement dédiées au renfort des frégates de premier rang au sein du groupe aéronaval et la participation à une intervention lors d’un contexte de gestion de crise. Elles assurent aussi le contrôle maritime dans les zones d’intérêts vitaux de la France (DOM-TOM) en zone périphérique.

Les frégates légères furtives (FLF)

Mis sur cale pour la première frégate (La Fayette) en 1990 pour une mise en service en 1996, ces bâtiments ont été novateurs à plusieurs niveaux. Comme pour les navires civils ils ont été les premiers construits par système de sous-ensembles annulaires construits à Cherbourg et assemblés à Lorient.

Ce sont les tout premiers navires construits pour un mode furtifs poussé. La coque est conçue de formes simples et planes pour limiter la réflexion des ondes radars. La frégate est principalement construite en composite verre résine pour mieux absorber les ondes et son isolation thermique la rend particulièrement difficile à détecter aux infra-rouge.

Sa signature acoustique est aussi travaillée et très faible, à tel point qu’il a fallu rajouter des bruiteurs pour éviter la collision avec des sous-marins lors de phases d’exercices.

Grâce à cette futilité, les FLF peuvent naviguer en toute discrétion au milieu du trafic militaire et civil.

Missions de FLF

Les FLF assurent de nombreuses missions, notamment la préservation des intérêts nationaux. À ce titre elles participent principalement à 

• des missions de surveillance maritime
• des missions de renseignement
• des déploiements de forces spéciales
• des intégrations au sein d’une Task-Force

Intégrées au sein d’une force d’intervention, les frégates légères furtives peuvent aussi

• Participer à la protection du trafic commercial
• Intervenir lors de missions humanitaires

Les FLF peuvent aussi être déployées dans le cadre de la sauvegarde maritime

Équipement et armement des FLF

• Longueur : 125 mètres
• Largeur : 15,4 mètres
• Déplacement : 3 700 tonnes
• 4 moteurs de propulsion diesel / 1 propulseur d’étrave
• Vitesse : 25 nœuds 
• Équipage : 150 marins
• 2 radars de navigation / 1 radar de veille surface-air
• 1 hangar d’accueil pour 1 hélicoptère type Panther ou NH 90 de lutte antinavire ou anti sous-marine
• 8 missiles antinavires MM-40 Exocet (portée 180 km avec possibilité de frappe de cibles côtières)
• 8 missiles (plus 10 en soute) Crotale CN2 d’une portée de 13 km
• 1 canon de 100 mm d’une portée de 15 km contre des bâtiments de surface, 17 km sur des cibles terrestre et 6 km sur des aéronefs
• 2 canons de 20 mm
• 4 mitrailleuses de 12,7 mm

Rénovation des FLF

Depuis 2019 trois FLF sont entrées dans un programme de rénovation. L’ensemble des FLF doivent être remplacées à partir de 2030 par les frégates de défense et d’intervention (2 FLF pourraient voir leur durée de service augmenter de quelques années).

Les frégates légères furtives en service

Les 5 frégates FLF : La Fayette (F710-1996), Surcouf (F711-1997), Courbet (F712-1997), Aconit (F713-1999) et Guépratte (F714-2011) sont toutes basées à Toulon.

Les frégates de surveillance (FS)

Le projet des frégates de surveillance maritime apparaît au moment de la fin de la guerre froide. L’Europe pense n’être confronté désormais qu’à des conflits de basse intensité ne nécessitant pas de navires de type avisos. En revanche le besoin de contrôle de sa zone économique exclusive (ZEE - la deuxième plus importante du monde derrière les États-Unis avec 12 millions de kilomètres carrés) reste une priorité.

Le chantier des frégates de surveillance sera confié à l’armateur civil Chantiers de l’Atlantique, la DCN ne prenant la main qu’au moment de l’armement du navire. 

Les frégates de surveillance doivent être opérationnelles jusqu’en 2031 avant d’êtres remplacées progressivement par un projet de navires de guerre (corvettes lance-missiles et/ou patrouilleurs hauturiers) européen : European Patron Corvette.

Missions de FS

Toutes basées dans les territoires d’outre-mer les frégates de surveillance opèrent dans les zones d'intérêt françaises et les zones à risques limités. Les missions principales consistent à :

• la surveillance des espaces océaniques
• la lutte contre les trafics illicites et la piraterie
• le contrôle des ZEE
• la police de la navigation
• la surveillance des pêches

Équipement et armement des FS

• Longueur : 93,5 mètres
• Largeur : 14 mètres
• Déplacement : 2 950 tonnes
• 4 moteurs de propulsion diesel / 1 moteur d’étrave
• Vitesses : 20 nœuds
• Équipage : 100 marins
• Capacité d’accueil d’un hélicoptère Panther
• 4 embarcations rapides
• 1 canon de 100 mm
• 2 canons de 20 mm
• 4 mitrailleuses de 12,7 mm

Les frégates de surveillance en service

Les six frégates de surveillance sont toutes basées sur les différents territoires outre-mer. On y trouve : Le Floréal (F730-1992) et le Nivôse (F732-1992) à la Réunion. La Prairial (F731-1992) en Polynésie française. Le Ventôse (F733-1993) et le Germinal (F735-1994) aux Antilles. Le Vendémiaire (F734-1993) en Nouvelle-Calédonie.

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