DGSE : la "Boîte" modernise son organisation

Alors que la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure) fêtait ses 40 ans en avril dernier, un arrêté datant du 13 juillet détail sa nouvelle organisation. La dernière réforme d'une importance telle date de 1989. Les services secrets français se dirigent vers un organigramme plus horizontal à l'image de ce qui se fait à la CIA. 

La DGSE, dont l'importance est reconnue par les derniers gouvernements, a vu son budget de 880 millions d'euros augmenté de 80% depuis 2012. Les effectifs ne sont pas en reste avec une augmentation de plus de 1000 personnes depuis 2008, 1000 autres postes devraient être ouverts entre 2019 et 2025. Tandis qu'en 2028, le "Service" devrait quitter la caserne vieillissante du boulevard Mortier pour de nouveaux locaux situé sur le site du Fort Neuf de Vincennes, projet estimé à 1,4 milliard d'euros. Malgré ça, la DGSE a récemment fait l'objet de nombreuses critiques, accusée de ne pas avoir vu venir la guerre en Ukraine, les coups d'État au Sahel ou bien l'annulation par l'Australie de l'achat de sous-marins français. 

"Ce n’est pas le grand soir, mais une réforme pour améliorer le fonctionnement de la DGSE" rassure un proche du ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Fait le plus marquant, la direction du renseignement est supprimée. "Il y avait trop d'échelons hiérarchiques, surtout au sein de la Direction du renseignement, et les jeunes s’en plaignaient" précise un proche du dossier à nos confrères du journal l'Opinion. En plus de la toute-puissante DR (direction du renseignement), la DGSE comptait autrefois : la direction de l'administration (DA), la direction des opérations (DO), la direction de la stratégie (DS), la direction technique (DT). Pour mettre fin à cette organisation en silos, la DGSE comprend désormais : 

• La direction de l'administration (DA) 

Elle est chargée des "missions d'administration générale et de soutien administratif et logistique [..], de la préservation des informations stratégiques et de la conservation des archives".

• La direction de la recherche et des opérations (DRO)

Elle est quant à elle, responsable "du développement et de la préparation des moyens de recherche et d'action nécessaires à l'exécution des missions".

• La direction technique et de l'innovation (DTI)

La DTI se concentre sur les questions techniques et à les mêmes responsabilités que la DRO. 

• Le secrétariat général pour l'analyse et la stratégie (SGAS)

Alors que la DTI et la DRO sont chargées de la collecte des informations, le SGAS devra en assurer l'analyse, la synthèse et la diffusion vers les interlocuteurs de la DGSE.

Enfin, l'arrêté du 13 juillet annonce la création de "centres de missions" qui auront chacun un thème de prédilection, à l'image des grandes entreprises qui troquent leurs silos contre des business units. Bien que la liste ne soit pas publique, on peut supposer que leurs thèmes seront calqués sur les grandes problématiques actuelles (terrorisme, grande criminalité, prolifération de la bombe atomique, guerre en Ukraine, etc.) ou sur des zones géographiques d'intérêt comme le Sahel, la zone indopacifique, ou les Balkans.