Une note du CESA pointe les défaillances des Forces aérospatiales russes

Une note du CESA pointe les défaillances des Forces aérospatiales russes

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Dans une note publiée en juillet dernier, le CESA (Centre d'études stratégiques aérospatiales) pointe des "lacunes en termes de modernisation, l'efficience de la formation des pilotes russes" et s'interroge sur "le degré de maturité de l'emploi leurs moyens".

Depuis 2008, "l'amélioration de la formation et de la préparation opérationnelle des soldats" constitue l'un des travaux les plus importants des forces armées russes. La formation des aviateurs russes avait été complètement revu indique le CESA, grâce à la création de l'Académie de l'air "Zhukovksy Gagarine" ainsi que "la centralisation des cours de pilotage à l’Institut de formation de Krasnodar." Malgré ces efforts, les jeunes pilotes russes souffrent d'un manque de disponibilité de l'avion d'entraînement le plus moderne, le Yak-130, "obligeant la grande majorité des cadets à entamer leur formation en 3e et 4e année sur des L-39 Albatros datant des années 1990." "L’École de Krasnodar dispose également de Mig-29UB et de Su-25UB pour l’instruction en vol la cinquième et dernière année de formation, mais en nombre trop restreint pour permettre à l’ensemble des promotions de naviguer sur ces appareils" précise la note du CESA. Par ailleurs, une fois leur formation achevée, les pilotes russes volent moins que leurs homologues anglo-saxons : 140 heures de vol annuelle pour le transport et 130 pour la chasse contre 180 et 240 heures pour les pilotes anglo-saxons.

L'intervention militaire russe en Syrie a permis de "tester l’équipement et d’entraîner les cadets sortis d’école tout comme les pilotes confirmés" explique Marie Socasau, chercheuse au CESA. Et d'ajouter qu'entre 2015 et 2019 "90 % du vivier des pilotes et 50 % des opérateurs de défense sol-air russes ont été déployés en Syrie" pour un total de 45 000 sorties dans le ciel syrien. Cependant, à la différence des rebelles syriens, l'armée ukrainienne dispose d'armement sol-air, "la mise en pratique de l’expérience engrangée en Syrie s’est donc révélée inadéquate dans le cadre ukrainien".

"Si ces défaillances dans la formation des pilotes russes peuvent expliquer la retenue dans l’emploi des VKS en Ukraine, d’autres facteurs sont également à prendre en compte (stocks de munitions de précision limités, manque de coordination air/sol, doctrine d’emploi de l’aviation), [...] une refonte doctrinale en profondeur alliée à une reflexion autour de la formation est à prévoir après l’Ukraine" conclut la chercheuse. 

 


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