L'édito du supplément pro #3 : L'autonomie stratégique européenne

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L'éditorial du supplément #3 de Mai 2023

La pire chose serait que nous, européens, suivions aveuglément les États-Unis sur [le sujet taïwanais] et nous adaptions à leur rythme et à une montée en puissance chinoise”, a déclaré Emmanuel Macron dans une interview parue dans les colonnes des Echos, en plein déplacement à Pékin. Par cette phrase, le président français se détourne de la position pro américaine majoritaire, et s’est attiré les foudres de certains gouvernements. Pourtant, le Président français ne faisait qu’entretenir un vieux projet datant de la Ve République : l’autonomie stratégique européenne. Celle-ci alimente les dissensions internes à l’Europe depuis de nombreuses années. Allemagne en tête, une part non négligeable des 27 considère que l’UE doit rester étroitement liée aux États-Unis. Néanmoins, les crises successives engendrées par le Brexit, la pandémie de Covid-19 puis l’invasion russe de l’Ukraine, ont resserré les rangs. Paradoxalement, c’est à la lumière des dépendances flagrantes à l’égard des États-Unis, que l’autonomie stratégique européenne vit ses instants les plus propices. Emmanuel Macron souhaite donc profiter de cette opportunité, en accord avec la nouvelle ligne directrice de sa politique étrangère : la notion de "puissance d'équilibre" telle que mentionnée dans la dernière Revue nationale stratégique.

Les solutions à mettre en œuvre pour défaire la dépendance européenne constituent la colonne vertébrale de la dernière “Boussole stratégique” publiée à la fin mars 2022 par le conseil de l’Europe. Le document énonce un “plan d’action ambitieux” devant bâtir une “union plus forte et plus capable sur les questions de sécurité et de défense”. Pour la première fois, ces ambitions se voient dotées de fonds réservés à la Défense dans le budget de l'UE. Cette ligne budgétaire se matérialise par le Fonds européen de la défense (FED). Selon la Commission, le FED permettra de "réduire la fragmentation des capacités de défense de l'UE, de renforcer la compétitivité de l'industrie de la défense de l'UE et l'interopérabilité des produits et des technologies". En clair, il s’agit là de renforcer et rationaliser la base industrielle et technologique, notamment au moyen d’achats conjoints de matériel “Made in UE”.

Au-delà des effets d'annonce, la réalité démontre que l'obtention d'une véritable indépendance européenne nécessitera des sacrifices, un investissement financier important, ainsi qu'une coopération renforcée entre les États membres. En faisant passer les intérêts de son pays après ceux de l'Union, on abandonne une part de sa propre souveraineté à celle de l'Europe. L'importance cruciale de l'autonomie stratégique sur la scène internationale n'a donc d'égal que le défi colossal qu'elle représente.

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