Création d'une agence ministérielle pour l'intelligence artificielle de Défense : 2 milliards pour l'IA

Création d'une agence ministérielle pour l'intelligence artificielle de Défense : 2 milliards pour l'IA

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La France intensifie son engagement dans le domaine de l'intelligence artificielle (IA) militaire, reconnaissant son rôle pivot dans la modernisation de la défense et la sécurisation de son autonomie stratégique.

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a dévoilé une vision ambitieuse pour l'IAdedéfenselorsdesavisitedu 8 mars dernier à l'École polytechnique. Avec la création annoncée de l'Agence ministérielle pour l'IA de Défense (AMIAD) avant cet été, la France entend centraliser et dynamiser ses efforts pour développer une IA militaire à la fois crédible et performante. L'AMIAD, qui verra son volet "recherche" implanté à Palaiseau et son volet "production" à Bruz (Ille-et- Vilaine), devrait rassembler à terme 300 experts, marquant une étape décisive vers l'industrialisation de l'IA dans les sphères administratives et opérationnelles de la défense. "Le saut technologique que représente l’intelligence artificielle est sans doute celui qui révolutionnera la manière de faire la guerre. Ou même, plus important encore, de l’éviter comme l’atome en son temps", a rappelé Sébastien Lecornu dans son discours devant les élèves.

Le ministère des Armées met en œuvre une politique ambitieuse, allouant 130 millions d'euros à l'IA de défense pour 2024, avec une projection de doubler ce budget d'ici à la fin de la programmation militaire 2024-2030, pour atteindre un investissement total de 2 milliards d'euros. À l'horizon 2026, près de 800 personnes seront impliquées dans les projets d'IA au sein du ministère, signe tangible de l'importance accordée à cette technologie.

La France prévoit également de se doter, dès 2025, d'un supercalculateur classifié, le plus puissant en Europe dédié à l'IA, basé à Suresnes (Hauts-de-Seine). Cette infrastructure de pointe traitera des données sensibles, tant "protégées" que "non protégées", et sera accessible aux entreprises de la base industrielle et technologique de défense, favorisant ainsi une synergie entre le secteur public et privé.

Des projets novateurs sont déjà en cours, illustrant l'application concrète de l'IA dans des domaines stratégiques, comme l'analyse automatisée de l'acoustique sous-marine visant à épauler les "oreilles d'or" de la Marine nationale. Cette orientation vers une IA opérationnelle et efficace souligne la détermination de la France à rester à la pointe de l'innovation militaire, consolidant ainsi son rang parmi les nations les plus avancées dans le domaine de l'intelligence artificielle de Défense.

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