Rafale, le fleuron de Dassault Aviation

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Rafale, le fleuron de Dassault Aviation

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Histoire de la mise en service du Rafale

Le Rafale est un avion de combat multi-rôles fabriqué par la société française Dassault Aviation. Entré en service en 2001 il équipe les escadrilles de l'armée de l'Air et de l'Espace ainsi que la flotille embarquée de la Marine nationale.

Actuellement la flotte française compte 149 avions de chasse Rafale répartis entre les deux armées. Ces appareils totalisent plus de 200 000 heures de vol, dont plus de 30 000 en opérations.

Il est encore considéré aujourd’hui comme un des meilleurs avion de combat du monde

 

Un nouvel avion pour combler un retard technologique

Des recherches sont lancées en 1972 pour imaginer un nouvel avion de chasse afin de combler le retard technologique de la France, surtout vis-à-vis des Etats-Unis et de la Russie. On évoque alors un bombardier bi-moteurs qui pourrait remplacer les Mirages de l’armée de l’Air et les F8 Crusader et Super Etendard de la Marine Nationale. L’appareil doit donc opérer des décollages et atterrissage depuis un porte-avions et effectuer des missions diverses d’attaques au sol et d’attaques air-air.

Dassault débute les maquettes et étudie des designs. Douze concepts sont élaborés, et l’aile delta est choisie car elle offre la meilleure résistance pour sa masse, une pénétration de l’air et un aérodynamisme exceptionnel, et permet d’atteindre plus rapidement la vitesse supersonique. Les matériaux composites (fibre de carbone, alliage, kevlar) sont au cœur de la conception de cet avion nouvelle génération.


Une tentative de projet européen

Dassault étudie un partenariat avec la société américaine Northrop Grumman, mais cela n’aboutit pas à cause de différents entre les industriels.

En 1980, Dassault, Messerschmitt-Bölkow-Blohm (MBB) et British Aerospace présentent chacun leurs concepts. Dassault propose un aéronef de 8,5 tonnes, propulsé par deux des nouveaux Snecma M88 à turboréacteurs d’une poussée de 75 kilonewton. Cet avion polyvalent est capable d’assurer des missions d’appui, de reconnaissance et de frappe nucléaire. Il peut en outre opérer depuis un porte-avion. Les Britanniques et les Allemands proposent quant à eux des avions plus lourds (respectivement 12,5 tonnes et 9 tonnes), équipés de moteurs anciennes générations et plus spécialisés.


Les divergences continuent entre les trois pays qui ont des exigences différentes. Le design français s’éloigne de plus en plus de celui des Allemands et des Britanniques. Le 2 aout 1985 à la suite d’autres mésententes, la France quitte le programme européen pour développer son avion seule. Cet avion sera le Rafale, un nom qui fait référence à l’Ouragan, le premier chasseur à réaction de chez Dassault.


Des premiers tests à la mise en service

Motivées par le projet, les équipes techniques travaillent sans relâche et présente le démonstrateur technologique avec neuf mois d’avance sur le calendrier initial. Le Rafale A effectue ainsi son premier vol le 4 juillet 1986, quelques jours après la mort de Marcel Dassault qui ne pût jamais voir son avion voler.

Malgré que le Rafale A soit équipé d’un autre moteur suite à des retards de conception, il est parfaitement opérationnel. Face à l’Eurofighter Typhoon, son concurrent européen (un projet commun à l’Italie, aux Royaume-Unis et à l’Allemagne) le Rafale prouve sa supériorité, comme il l’est encore de nos jours en termes de maniabilité, de capacité d’emport et de coût. Plusieurs Typhoon sont aussi nécessaires pour accomplir les missions d’un seul Rafale.


Après plusieurs années de tests, le Rafale entre en service au sein des forces armées françaises : en 2001 pour le Rafale C et en 2002 pour le Rafale M. Le modèle M arrive plus tardivement car il a fallu plusieurs simulations d’appontage en mer et sur terre.

Dassault a opté pour une structure proche de celle du Mirage 4000, avec deux entrées d’airs ventrales et des plans canards reculés. Son but était d’avoir une vitesse de décrochage plus faible (plus de 200km/h de base, elle peut diminuer de plus de 30%) et ainsi d’offrir plus de maniabilité. De plus, le positionnement des ailes canards offre une meilleure visibilité au pilote.

 

 

Présentation du Rafale

Principales caractéristiques du Rafale

L’envergure de l’avion de chasse est de 10,90 mètres, pour une longueur de 15,30 mètres et une hauteur de 5,30 mètres.

Le Rafale à vide a un poids de dix tonnes environ, avec de légères variations suivant les versions. Il peut s’y ajouter le poids du carburant (4,7 tonnes en interne et 6,7 tonnes en externe) ainsi que celui de l’armement (9,5 tonnes au maximum)

Son poids maximal est ainsi de 24,5 tonnes.

La vitesse de croisière du Rafale est de 1,4 Mach soit 1487 km/h. Sa vitesse maximale est de 1,8 Mach soit 1912 km/h. Sa vitesse ascensionnelle atteint les 18 290 m/min.

Le plafond de vol du Rafale se situe à 15 200m d’altitude.

Il a une autonomie de plus de douze heures (dans une configuration armée et avec deux réservoirs supplémentaires de 2000 litres)

La capacité des réservoirs internes est de 4700kg et il peut emporter jusqu’à 6700kg supplémentaires, répartis dans des réservoirs externes de 1250 ou 2000 litres chacun et des réservoirs dorsaux de 1150 litres chacun. Ces derniers ne sont pas utilisés par l’armée française, mais ils pourraient intéresser les clients étrangers ne disposant pas de flotte de ravitailleurs.


 

Le prix unitaire du Rafale varie selon le modèle : 73 millions d’euros pour le Rafale B, 68 millions d’euros pour le Rafale C, et 78 millions d’euros pour le Rafale M.

Le coût par heure de vol oscille entre 14 000€ et 16 000€ en incluant le coût de maintenance, d’entretien, des pièces et du carburant, du support technique, de la préparation et la réparation pré-vol, de l‘entretien régulier et des coûts de personnel. Il n’inclut pas le coût en armement.

Pour comparer, le Mirage a un coût de 9000 € par heure de vol, et le F35 américain de 24 000 € par heure de vol.


Les caractéristiques techniques du Rafale

Il est composé de deux moteurs Snecma M88-2, des turboréacteurs à double flux avec post-combustion fabriqués par le groupe Safran. Leur longueur est de 3,53 mètres, pour un diamètre de 69,3cm et une masse de 897kg. Ce moteur compact offre un rapport poussée/masse élevée et de fortes accélérations. Il est également adapté au vol à basse altitude à faible consommation.

 

Le Rafale est composé à 50% de matériaux composites (fibre de carbone, thermoplastique…) ce qui permet de diminuer sa signature radar. Cet avantage est accentué par l’utilisation de matériaux absorbants les ondes radar, comme par exemple la fine couche d’or recouvrant la verrière de l’avion.

Le fuselage est en alliage aluminium-lithium, le nez du Rafale en kevlar, et certaines parties présentant le plus de risque de choc sont renforcées avec du titane.


L’aéronef dispose de 14 points d’emports externes (13 pour les Rafale M) pour une capacité d’emport maximale de 9 500kg. Cela fait de lui le seul avion de chasse au monde capable d’effectuer des missions en portant 1,5 fois sa propre masse à vide. 

Ces points d’emports sont répartis entre :

  • deux points ventraux : pour des bidons de carburant, des missiles de croisières ou missiles Exocet, ou une nacelle Aeros
  • deux fois deux points latéraux pour des missiles MICA ou METEOR, ou une nacelle Damocles
  • trois fois deux points sous voilure pour des bidons de carburant, des bombes guidées, ou des missiles SCALP
  • deux fois deux points externes pour des missiles MICA

Plusieurs configurations sont possibles selon le type de mission :

  • Frappe en profondeur : deux MICA-IR, deux MICA-EM, trois bidons de 2000 litres, deux SCALP-EG sous voilure
  • Appui air-sol : deux MICA-IR, six bombes guidées, deux bidons de 2000 litres, une nacelle Damocles
  • Reconnaissance : deux MICA-IR, deux MICA-EM, deux bidons de 2000 litres, une nacelle Areos
  • Appui air-air : deux MICA-IR, deux MICA-EM, deux bidons de 2000 litres, deux METEOR
  • Bombardement nucléaire : six missiles MICA, un missile ASMPA, deux bidons de 2000 litres

Les différents types de Rafale

Il existe trois types différents de Rafale.

Le Rafale C est un monoplace utilisée uniquement par l’armée de l’air et de l’espace.

Le Rafale B est un biplace.

Et le Rafale M est l’avion monoplace construit spécifiquement pour les porte-avions de la Marine nationale. Les trains d’atterrissage sont renforcés en titane car davantage sollicités lors du catapultage. L’accélération à ce moment-là est de 5,5g et la vitesse de sortie est de 260km/h. Il est pourvu du système inertiel infrarouge d’alignement à la mer TELEMIR.


Les différents standards de Rafale

Le standard F1 est seulement constitué des dix premiers avions livrés. Ceux-ci ont été utilisés par la Marine Nationale en 2001 pour remplacer les Crusader. Ils disposaient uniquement de fonctions air-air. Entre 2014 et 2016, cette flotte a évolué vers le standard F3.


Le Standard F2 a été mis en place en 2005. Par rapport aux F1, les avions pouvaient embarquer des missiles de croisière Scalp, de l’armement modulaire A2SM et des missiles air-air Mica IR. Les évolutions portaient aussi sur la liaison de données L16, l’optronique secteur frontal IR et TV, une nouvelle interface homme/machine... L’ensemble de la flotte a également été mise à niveau vers le standard F3.


Les standard F3, F3-O4T, F3-R ont mis en place de nouvelles technologies. La furtivité et la capacité de reconnaissance des appareils ennemis s’est accrue, ce qui permet au Rafale d'égaler voire de surpasser ses concurrents. Les principales évolutions concernent l’augmentation de la portée du radar Thales RBE2, un nouveau détecteur infrarouge de départ missile pour le système Spectra, et de nouvelles la capacité d’emport (nacelle Damocles, missile SCALP, missile ASMPA…) Le standard F3-R permet quant à lui d’emporter la nacelle Thales Talios et le nouveau missile METEOR.

Le standard F3 est mis en service depuis 2009. La phase de développement du F3-R a débuté en 2014, pour une mise en service progressive depuis 2018.

Enfin dans le cadre de la future loi de programmation militaire, le standard F4 sera livré dès 2023. L’ajout d’une intelligence artificielle permettra au système RECO NG d’identifier lui-même les éléments d’intérêt. Cette évolution majeure permettra une prise d’informations direct, alors qu’un analyste met aujourd’hui une heure pour traiter 10km² de terrain et que le système est capable d’en photographier 3000km² dans le même temps. Les axes d’amélioration seront aussi les capacités défensives et offensives du Rafale (emport du missile A2SM d’une tonne, évolutions des capteurs…) et des moteurs M88.

 

 

Utilisation du Rafale dans les armées

Au 31 décembre 2017, la flotte française compte 149 avions de chasse Rafale répartis entre l’Armée de l’air et de l’espace et la Marine nationale. Ces appareils totalisent plus de 200 000 heures de vol, dont plus de 30 000 en opérations.


Implantation dans les emprises militaires françaises

La base aéronautique navale de Landivisiau compte 43 Rafale M au standard F3, répartis entre les flottilles 11F, 12F et 17F. Chaque flottille est constituée de douze avions de chasse. Le reste de la flotte de la Marine se trouve soit sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier au sein de l’escadron de transformation Rafale, soit en réserve pour les périodes de maintenance.


La base aérienne 113 de Saint-Dizier dispose de Rafale au sein de deux escadrons de chasse de la 4e Escadre de chasse : l’EC 1/4 « Gascogne » et l’EC 2/4 « La Fayette ». Tous deux font partie des Forces aériennes stratégiques (FAS) et participent notamment à la dissuasion nucléaire.


La base aérienne 118 de Mont-de-Marsan intègre la 30e Escadre de chasse. L’escadron de chasse 1/30 « Côte d’Argent » fait partie du Centre d’expertise aériennes militaires (CEAM) et a pour but de tester et valider les systèmes d’armes. Le régiment de chasse 2/30 « Normandie-Niémen » et l’escadron de chasse 3/30 « Lorraine » participent aux missions d’appui et de reconnaissance.


La loi de programmation militaire fixe l’objectif de 171 Rafale en 2025, et 225 Rafale (dont 40 Rafale M) en 2030.


Déploiement à l’étranger

L’escadron de chasse 1/7 « Provence » est implanté sur la base aérienne 104 Al Dhafra aux Emirats Arabes Unis. Il compte six Rafale biplace et monoplace.


Du 13 janvier 2009 à fin 2012, la base de Kandahar en Afghanistan a accueilli trois Rafale. Les avions de chasse étaient dans un premier temps des Rafales B au standard F2, puis ont évolué vers des Rafale C au standard F2 équipés de l’AASM.


En Libye, des Rafales se sont déployés dans le cadre de l’opération Harmattan du 19 mars 2011 jusqu’au 31 octobre 2011. L’objectif de cette opération était de protéger les civils pris sous le feu du Colonel Kadhafi, et d’appliquer une zone d’exclusion aérienne au-dessus du pays. Les Rafales de l’Armée de l’air et de l’espace ont totalisé 4539 heures de vol en 1039 sorties, ceux de la Marine 2364 heures de vol en 316 sorties. Les missions offensives ont représenté environ 45% des sorties.


Jusque fin 2016, la base aérienne de N’Djamena au Tchad a reçu six Rafale des bases aériennes de Saint-Dizier et de Mont-de-Marsan afin de réaliser des missions de bombardements contre les groupes armés terroristes du nord du Mali.


Lors de l’opération « Serval » au Mali, quatre Rafale ont mené un raid d’une durée de 9h35 en ralliant la zone nord-malienne depuis la BA 113 de Saint-Dizier. Après avoir délivré leur armement, les pilotes ont ensuite parcouru 2000km supplémentaires jusqu’à la base aérienne de N’Djamena. Cinq ravitaillements en vol ont été nécessaires pour ce vol.


En Irak lors de l’opération « Chammal », neufs aéronefs stationnés sur la BA 104 Al Dhafra ont participé à la lutte contre l’Etat islamique. Les premiers vols de reconnaissance ont eu lieu le 15 septembre 2014 et les premiers bombardements le 19 septembre. Les Rafale embarqués sur le porte-avion Charles-de-Gaulle ont commencé leurs bombardements le 25 février 2015.


Le 7 septembre 2015 en pleine guerre civile syrienne, deux Rafale débutent des opérations de reconnaissance au-dessus du territoire. Les frappes aériennes s’ensuivent à partir du 27 septembre 2015.

Dans la nuit du 13 au 14 avril 2018, des Rafales de l’Armée de l’air et de l’espace lancent un raid contre un complexe militaire syrien suspecté d’abriter des armes chimiques. Cette opération qui utilise des missiles SCALP-EG se nomme « Hamilton ».


Les avions français participent avec l’OTAN à des rotations au profit des pays baltes. Les Rafales ont par exemple assuré de mai 2014 à septembre 2014 leur mission de police du ciel et de protection de l’espace aérien depuis une base aérienne en Pologne.


Vente aux pays étrangers

L’Egypte a commandé 24 Rafales le 16 février 2015 pour une somme de 4,5 milliards d’euros. Elle a également fait l’acquisition récemment de 30 autres Rafales pour un montant de 3,95 milliards d’euros.


Le Qatar a aussi commandé 24 Rafales le 4 mai 2015, pour un montant de (6,3 milliards d’euros. En décembre 2017 il achète 12 avions supplémentaires.


Le 23 septembre 2016 une vente de 36 Rafale est signée avec l’Inde, pour un montant de 8 milliards d’euros.


La Grèce a passé une commande de 18 Rafale pour un montant de 2,5 milliards d’euros afin de doter son armée de moyens supplémentaires. Le lot était constitué de six avions neufs et de douze en seconde main issus de l’Armée de l’air et de l’espace française.


Des prospections et négociations sont en cours avec d’autres pays: Croatie, Emirats Arabes Unis (commande éventuelle de 60 Rafale, mais les négociations ont plus de chance d’aboutir à une modernisation des Mirage 2000 acquis en 1990), Finlande, Indonésie (probable commande de 36 Rafale et deux A330 de ravitaillement), Irak, Suisse.



Equipements du Rafale

Armement

Le Canon Nexter DEFA 30M 791B interne est un calibre 30mm et pèse 125kg. Il contient 125 obus de type OPIT (obus perforant incendiaire traçant) et possède une cadence de tir de 2500 obus par minute (soit trois secondes de tir).


La Rafale peut embarquer jusqu’à 9,5 tonnes d’armements externes. De nombreux types de missiles ou bombes peuvent être transportées, selon la mission.


Le missile MICA (Missile d’Interception, de Combat et d’Autodéfense) de l’entreprise MBDA est un missile air-air à moyenne portée (80km) ou d’autodéfense à courte portée. Il est pourvu d’un guidage électromagnétique (MICA-EM) ou par infrarouge (MICA-IR). Le MICA dispose de plusieurs modes de tir notamment avec une liaison avion-missile. Ce mode LAM utilise une fréquence particulière pour actualiser les données de la cible en cours de vol. La LAM peut ainsi guider quatre missiles simultanément jusqu’à ce que chacun d’eux accroche la cible en autonomie grâce à un système autodirecteur.

Un premier avion peut également guider les missiles d’un second Rafale allié, en partageant ses informations. Le 11 juin 2007 par exemple un Rafale équipé de MICA a réalisé une première mondiale en tirant sur un agresseur situé derrière l’avion, grâce à une désignation d’objectif transmise depuis un deuxième avion.


Le missile METEOR de l’entreprise MBDA est un missile air-air de longue portée (plus de 150km). Il dispose d’un guidage inertiel et radar de troisième génération. Le METEOR sert à neutraliser des cibles de haute valeur à plus de 100km, telles que des ravitailleurs ou avions radar. Pour l’armée française, ce missile servira notamment à protéger un raid nucléaire.

Le premier tir guidé de METEOR a été réalisé avec succès le 28 avril 2015.


La bombe à guidage laser est un armement air-surface. Elle pèse entre 250kg et 1000kg selon les modèles. Elle peut être dirigée par un kit de guidage Paveway ou par un module AASM (armement air-sol modulaire) ajouté au corps de la bombe. La cible est indiquée par un militaire au sol équipé d’un système de désignation laser, ou par une nacelle de désignation emportée soit par l’avion tireur soit par un autre aéronef.


Le missile de croisière SCALP-EG (Système de croisière conventionnel autonome à longue portée et d’emploi général) est un missile air-surface d’une portée officielle de 250km, mais d’une portée effective maximale de 560km Il dispose d’un guidage inertiel et infrarouge autonome. Une fois le SCALP largué la cible ne peut plus être modifiée, et le missile ne possède pas de moyen d’être contrôlé ou auto-détruit. Cependant il est équipé d’une caméra infrarouge et, s’il n’identifie pas sa cible et qu’il existe un risque de dommages collatéraux, il peut modifier sa trajectoire pour s’écraser dans un zone déserte proche.

 

Le missile de croisière ASMPA (air-sol moyenne portée amélioré) est un missile air-sol d’une portée estimée à 500km environ. Il dispose d’un guidage inertiel. Ce missile est armé d’une tête thermonucléaire TNA (tête nucléaire aéroportée). Il est par conséquent uniquement monté sur les Rafale des Forces aériennes stratégiques et de la Force d’action navale.


Enfin le missile antinavire Exocet AM39 Block2 Mod2 est un missile air-mer, d’une portée de 50 à 70km. Il dispose d’un guidage inertiel et radar et vient en complément de l’armement pour les opérations en mer.


Equipement technologique

Dans le nez du Rafale se trouve le radar à balayage électronique deux plans « RBE2 » conçu par Thales-Dassault Electronique. Il permet de suivre simultanément jusqu’à 40 pistes très éloignées les unes des autres (en mode air-air ou air-sol). Là où le F-22 américain peut engager deux cibles en même temps, le Rafale équipé du RBE2 peut en engager huit en poursuite renforcée à 100km de distance.


L’optronique secteur frontal (OSF) est développé par Thomson-CSF et Sagem-SAT. Il s’agit d’un système visuel passif doté d’une voie infrarouge et d’une voie télévision. La première a la capacité de poursuivre des cibles à plus de 100km, la seconde d’identifier une cible et son armement à plus de 50km. L’OSF n’émet aucun signal et reste ainsi indétectable. Il ne fonctionne que dans le secteur frontal du Rafale.


Le Spectra (Système de protection et d’évitement des conduites de tir pour Rafale) est le système d’auto-protection de l’avion de chasse de Dassault. Il est composé de :

  • trois détecteurs radar de 120° : deux à l’avant et un sur le haut de dérive
  • trois détecteurs d’alerte laser (DAL) de 120° : deux sur le fuselage de chaque côté du pare-brise, un dans un barillet sur la dérive
  • deux détecteurs de départ missile (DDM) infrarouge : dans un barillet sur la dérive
  • trois brouilleurs : deux antennes à balayage électronique actives situées devant les entrées d’air et à la base de la dérive
  • quatre lance-leurres modulaires à éjection vers le haut
  • deux lance-paillettes Spirale.

La liaison de données tactiques chiffrée L16 est une norme OTAN qui permet au Rafale d’échanger des données tactiques complexes entre unités militaires aériennes, terrestres et maritimes, sans avoir recours à la parole. Ce système favorise la coopération au sein d’un binôme, d’une patrouille, ou d’une coalition internationale.

 


Elément de sécurité indispensable, le siège éjectable Martin-Baker Mk F16F est pourvu d’un parachute GQ Type 5000. Son inclinaison de 29° donne au pilote un accès aux instruments et une vision optimale. Cela réduit aussi la distance verticale entre le cœur et le cerveau du pilote, facilitant la tenue aux fortes accélérations. Le démonstrateur technique Rafale Solo Display dispose ainsi d’un siège incliné à 32° car est le pilote est davantage sous contraintes.


Les nacelles embarquées du Rafale

Le Rafale peut embarquer trois types de nacelles, toutes du constructeur Thalès.


La nacelle Areos Reco NG est une nacelle de reconnaissance. Elle pèse 1100 kg et mesure cinq mètres de long. Elle photographie en haute définition des objectifs jusqu’à 100km et couvre jusqu’à 3 000 km² de terrain en une heure. L’Armée de l’air et de l’espace possède douze nacelle Areos et la Marine nationale en détient huit.

 

La nacelle Damocles pèse 265kg et mesure 2,50 mètres de long. Elle permet de désigner une cible avec un faisceau laser, et également de fournir au pilote une image infrarouge de la scène frontale à l’avion. 


La nacelle Talios est aussi une nacelle de désignation. Elle peut guider des missiles air-sol par désignation laser, évaluer des dommages à longue distance, et reconnaître des cibles de jour comme de nuit. Elle est aussi capable de transmettre et recevoir les données collectées en temps réél.


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