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L'hélicoptère Puma, l'emblème de l'ALAT en fin de service

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Hélicoptère de manœuvre moyen civil et militaire français, l'hélicoptère Puma équipe l'armée de Terre et l'armée de l'Air depuis le début des années 1970. Transport tactique, soutien logistique, soutien aux populations, évacuations sanitaires… : ses missions sont variées. Après cinquante ans de bons et loyaux services, l'hélicoptère Puma, trop coûteux à l'entretien et pas assez disponible, quitte progressivement les régiments, remplacé par le Caïman et le Caracal. 

 

Histoire de l'hélicoptère Puma

L'hélicoptère SA330 Puma est né dans les années 1960. En 1987, la production de SA.330 cesse au profit du SA332 Super Puma. En tout, 697 exemplaires du Puma ont été construits. 

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Conception et production du Puma

Pendant la guerre d'Algérie, le combat aéromobile a été bien développé par l'aviation légère de l'armée de Terre (ALAT). Jusque là, elle ne dispose que d'hélicoptères de transport d'origine américaine qui, même s'ils sont rustiques et endurants, manquent d'une réserve de puissance et d'une avionique moderne. L'ALAT a donc besoin d'un hélicoptère de manœuvre moderne, robuste, biturbine, possédant une bonne capacité d'emport et capable d'opérer par tous temps, jour et nuit. 

En 1962, l’Armée de terre française publie un cahier des charges pour un hélicoptère de transport tactique et logistique de moyen tonnage, qui doit remplacer ses hélicoptères de manœuvre américains. En 1963, l'ALOUETTE IV (le premier nom du Puma) de Sud Aviation (SA) est présentée sous la forme d'une maquette à l'échelle 1 au salon du Bourget. 

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À cette époque, la France et la Grande-Bretagne signent des programmes de coopération en matière d'armement : missile antiradar Martel, avion Jaguar, hélicoptères Gazelle mais aussi hélicoptères Puma. Les besoins des deux pays en hélicoptères de manœuvre sont les mêmes. Les Britanniques sont très intéressés par le prototype du SA330 (le futur Puma). Son premier vol tactique par les pilotes Jean Boulet et Roland Coffignot a lieu en avril 1965. 

La Royal Air Force choisit le SA330 comme hélicoptère de transport tactique en 1967. Un accord entre Sud-Aviation et Westland Helicopters est alors signé pour la fabrication des appareils. Le SA330 Puma est mis en service au sein de l'ALAT en 1969 et au sein de l'Armée de l'Air et de l'Espace en 1974. Conçu par Sud-Aviation, le Puma est développé par l'entreprise Aerospatiale (fusion de Sud-Aviation et Nord-Aviation) dans les années 1970.

 

Les différentes versions du Puma

L'hélicoptère Puma peut être équipé en plusieurs versions, notamment les suivantes : 


  • Puma PC : il est équipé de moyens de transmission pour la mission de commandement. Il peut ainsi servir de poste de commandement (PC) tactique dans le cadre d'une intervention aéromobile ou être mis à la disposition du chef interarmes pour la phase ponctuelle d'une opération.

  • Puma Canon, surnommé "Pirate" : il est équipé d'un canon M621 d'un calibre de 20 mm monté en sabord droit pour des missions d'appui-feu. Il peut aussi être équipé d'une mitrailleuse AANF1 de calibre 7,62 mm ou de de 2 mitrailleuses MAG 58 HERSTAL de calibre 7,62 mm.

  • Puma ravitailleur en carburant, surnommé "Kangourou" : il peut se transformer en ravitailleur au profit d'autres hélicoptères ou de véhicules terrestres grâce au transport sous élingue d'un bac souple et car il peut aussi être équipé de réservoirs supplémentaires. Il embarque aussi un ensemble de tuyaux souples et une motopompe.

 

  • Puma EVASAN : pour des missions EVASAN (évacuations sanitaires), il peut transporter quatre à six civières en soute.

 

  • PUMA démonstrateur de surveillance du champ de bataille : il est équipé d'un radar Doppler de surveillance de chez THOMSON CSF-LCTAR d'une portée de 80 km avec une antenne plate rotative de 3,5 mètres escamotable en arrière du train principal et de liaisons hertziennes vers la station de réception au sol.

 

Super Puma et Cougar

Conçu par Aerospatiale, l'AS332 Super Puma est né d'une nécessité d'améliorer le SA330 Puma. C'est un hélicoptère de transport moyen franco-allemand destiné au marché civil. Version agrandie et modernisée du Puma, le Super Puma a été mis en service en 1984. Avec une capacité d'emport accrue et une cabine pouvant accueillir 27 personnels, il est utilisé pour des missions de recherche et de sauvetage au combat (RESCO) ainsi que des missions de service public et de souveraineté. 

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En 1990, la branche hélicoptère d’Aerospatiale disparaît après la fusion avec l’allemand MBB et Eurocopter naît. De nouvelles versions du Super Puma, plus puissantes et sûres, apparaissent et remplacent les anciennes. Eurocopter modifie le système de désignation de ses hélicoptères. Le Super Puma devient ainsi l'AS532 Cougar, un hélicoptère de transport, de manœuvre et d’assaut biturbine. Il effectue son premier vol en 1990. 



Les missions de l'hélicoptère Puma

L'hélicoptère Puma est utilisé par l’ALAT (Aviation Légère de l’Armée de terre) et par l'armée de l'Air et de l'Espace. 

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Il est principalement voué à des missions de transport tactique et de soutien logistique. Il assure ainsi des missions de search and rescue/recherche et sauvetage (SAR) recherche et de sauvetage au combat (RESCO), des missions EVASAN (évacuations sanitaires), de transport de troupes, ainsi que des missions de service public et de souveraineté.

Ainsi, le Puma est engagé pour assister les populations lors de catastrophes naturelles, lors des campagnes annuelles de lutte contre les feux de forêt, ou encore pour des évacuations sanitaires pendant l'opération Résilience en 2020. De plus, quatre Puma assurent le support aérien au profit des forces de sécurité intérieure depuis 1993. 

 

Depuis sa mise en service, l'hélicoptère Puma a aussi été de toutes les interventions et de toutes les missions menées par l'armée française. Il est ou a été utilisé pour les OPEX (opérations extérieures) suivantes : Harmattan, Serval, Epervier, Sangaris et Barkhane. Il est également utilisé dans le cadre de l'opération Harpie, l'opération permanente de lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane.

 

Principales caractéristiques techniques de l'hélicoptère Puma

Le SA330 Puma fait 15,09 mètres d'envergure, 18,20 mètres de long et 5,15 mètres de haut. Sa vitesse maximale est de 300 km/h. Il est équipé d'un bimoteur Turmo III C4 d'une puissance totale de 2 600 ch. Son autonomie est de deux heures (+ 20 minutes de réserve). Et sa masse maximale est de 7,4 tonnes. Il peut transporter jusqu'à 16 à 20 passagers ou sous élingue une charge de 1 500 kg. Le Puma peut être armé de mitrailleuses de 7,62 mm, paniers de roquettes, missiles antichar ou encore d'un canon de 20 mm en sabord.


 


44 hélicoptères ont été valorisés avant 2009. Y ont été ajoutés : une radio UHF SATURN, un EURONAV 3 (cartographie numérique embarquée) et un ensemble de contre-mesures électroniques composé de détecteurs d'alerte radar (DAR) et de lance-leurres. 

Puis, la mise au standard "OACI" des hélicoptères Puma des armées a été progressivement opérée au rythme de 12 machines chaque année. Ainsi, ont été ajoutés : une radio VHF/MA, un IFF mode S, une radio UHF/VHF SATURN, un GPS BRNAV, deux EHSI, deux VOR/ILS DME. L'objectif était d'en valoriser 45, 31 Puma auront été finalement transformés.      

 

 

Utilisateurs étrangers de l'hélicoptère Puma

De nombreux pays utilisent ou ont utilisé l'hélicoptère Puma. Certains pays l'utilisent ou l'ont utilisé pour leur armée, d'autres pour des transports gouvernementaux.

Parmi les pays qui utilisent encore le Puma, on peut citer l'Allemagne, la Belgique, la Bulgarie, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, l'Espagne, l'Éthiopie, les États-Unis, le Gabon, la Guinée, le Kenya, le Koweit, le Liban, le Malawi, le Maroc, le Pakistan, la Roumanie, et le Royaume-Uni.

Parmi ceux qui ont utilisé le Puma, mais qui ne l'utilisent plus à l'heure actuelle, figurent : l'Afrique du Sud, l'Algérie, l'Argentine, le Brésil, le Chili, les Émirats Arabes Unis, l'Équateur, l'Irak, le Nigeria, les Philippines, le Portugal, la République Démocratique du Congo, le Soudan, le Tchad, ou encore la Tunisie. 

 

 

Un hélicoptère en bout de course

En 2022, le parc français du Puma est drastiquement réduit. L'hélicoptère est toujours opérationnel, étant apprécié pour sa rusticité. Il a par exemple récemment rendu quelques services au Sahel, à l’occasion d’un déploiement temporaire depuis Djibouti. Mais au sein de l'ALAT, les Puma tendent à être remplacés par des NH90 Caïman depuis 2011, avec des années de retard sur les prévisions. Leur retrait était prévu pour 2018. En 2019, 52 Puma étaient toujours en dotation au sein de l'ALAT. En 2025, il ne devrait plus y avoir que 11 Puma en service pour un retrait définitif prévu entre 2025 et 2030. Au sein de l'armée de l'Air et de l'Espace, les Puma sont progressivement remplacés par des Caracal. 

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Les Puma ont en moyenne une quarantaine d'années de service. Leur maintien en condition opérationnelle est ainsi devenu compliqué. Leur taux de disponibilité technique était ainsi de seulement 30,4% au 1er semestre 2017. Le Puma est aussi devenu très coûteux à faire voler. 

Au printemps 2019, après de longues années de carrière opérationnelle dans la bande sahélo-saharienne, les deux derniers hélicoptères Puma ont définitivement quitté le Sahel. Le Puma Pirate avait ainsi eu l'occasion d'apporter un soutien important aux unités "au contact" avec des groupes armés terroristes au Mali. 

En décembre 2020, un rapport du Sénat sur la mission Harpie de lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane soulignait une disponibilité insuffisante des Puma (47% en 2020) qui nécessitent "18 heures de maintenance pour une heure de vol". Une indisponibilité liée à "l'absence de disponibilité des pièces de rechange" et à la "vétusté des matériels".  

D'ici 2025, le site de maintenance des Puma de l’ALAT (établi à Domgermain, en Meurthe-et-Moselle), fermera ses portes. Et une antenne dédiée au soutien du NH-90 Caïman devrait voir le jour à Phalsbourg, en Moselle, d'ici 2023. 

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En septembre 2021, le Puma 1024, utilisé comme banc d’essai volant par le centre d’expertise DGA "Essais en vol" d’Istres depuis une quarantaine d’années, a effectué son dernier vol. Cet hélicoptère a été essentiel dans le développement du Caïman et du Tigre. Il a aussi permis des essais multiples et variés. Et il a servi pour la formation des élèves de l’École du personnel navigant d’essais et de réception et pour le maintien des compétences des pilotes d’essais. Il ne reste donc plus que trois Puma mis en œuvre par DGA "Essais en vol". Ils vont progressivement être remplacés par des hélicoptères H225. 

Enfin, dans un rapport du Sénat de novembre 2021 sur l'équipement des forces, les rapporteurs notent que des besoins demeurent non couverts au sein de l'armée de l'Air et de l'Espace. Ils précisent notamment qu'il est nécessaire de "répondre au vieillissement des hélicoptères Puma au-delà de la commande réalisée dans le cadre du plan de soutien aéronautique". Ils soulignent ainsi que "la flotte de 20 Puma de plus de 40 ans d'âge et de 3 Super Puma est de plus en plus coûteuse en MCO [maintien en condition opérationnelle, ndlr] avec une faible disponibilité". Ils notent ainsi que "la production de H225 est un enjeu industriel dans le contexte d'une baisse d'activité liée à la crise sanitaire".

 

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